Bordeaux : l'étrange déni de Sagnol après la déculottée face à Caen

Jean-Louis Triaud s’est pourtant présenté sans gants, hier, face à la presse : « J’ai l’impression que les joueurs ont oublié de sortir de l’hôtel ». Willy Sagnol allait même plus loin quelques minutes plus tard et parlait de « fatigue psychologique. » Étonnant de faire état d’un tel symptôme alors qu’on pensait les Girondins guéris d’un début de saison poussif. Mais dire que les Bordelais ont failli dans l’implication face à Caen est un euphémisme. Pourtant, ils ont trouvé en leur entraîneur un avocat de choix.
Ce lundi, Willy Sagnol a en effet en partie légitimé l’attitude de ses joueurs : « Bien sûr que c’est tolérable, tempère le technicien. Parce que les joueurs, même s’ils sont professionnels, restent des êtres humains. » Et le coach bordelais de justifier la thèse de l’accident : « On peut se regarder dans les yeux, personne n’est irréprochable. On a tous des casseroles là où je pense, des cadavres dans des placards. Mais forcément, le président et moi-même, même si je me mets avec les joueurs, n’avons pas senti un groupe qui avait envie d’en découdre avec un autre avant le match. »
« On a honte de ce qu’on a fait »
Un nouvel accident, donc, qui a fait rejaillir des démons pourtant pas si vieux. Les défaites contre Sion (0-1) et le Gazélec (2-0) sont dans toutes les têtes. Là encore, Willy Sagnol a témoigné d’un laxisme rare : « Sur l’échelle des ratés, je ne vois rien d’infamant à perdre 1-0 contre Sion à domicile. Je ne vois rien d’infamant non plus à aller perdre à Ajaccio. » Déni de favoritisme ou protectionnisme aigu ? Peut-être un peu des deux.
Lucide, Sagnol sait quand même « qu’on est sur la corde raide. On sait depuis cet été que ça va être une saison délicate. Hier, c’était une faillite collective. On a honte de ce qu’on a fait. » Avant de renfiler sa longue toge noire : « Dans le foot, il y a toujours des défaites. Si vous ne voulez pas de défaites, allez à Barcelone ! »