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Bordeaux: les coulisses du départ "très élégant" de Jérémy Toulalan

Jérémy Toulalan

Jérémy Toulalan - AFP

Le 18 janvier, dans la foulée du limogeage de l'entraîneur Jocelyn Gourvennec, Jérémy Toulalan quittait lui de son propre gré les Girondins de Bordeaux en résiliant son contrat sans aucune contrepartie. "Il a été très élégant", assure à L'Equipe le président Stéphane Martin, qui revient sur cet épisode "atypique".

Cela fait un peu plus d'un mois que Jérémy Toulalan est au chômage. Depuis le 18 janvier exactement, et son départ volontaire des Girondins. Juste après l'officialisation du limogeage de Jocelyn Gourvennec de son poste d'entraîneur, le milieu de terrain faisait lui aussi ses valises. Un départ qui n'a pas surpris Stéphane Martin, le président de Bordeaux, qui revient dessus dans les colonnes de L'Equipe.

Toulalan avait lié son avenir avec celui de Gourvennec

Les dirigeants du club au scapulaire savaient déjà qu'en se séparant de Gourvennec, Toulalan les quitterait aussi. Stéphane Martin explique que dès le mois de décembre, l'agent de joueur avait prévenu que l'ex-international français ne resterait pas à Bordeaux si l'entraîneur était limogé. Et les actes ont rejoint la parole le 18 janvier, quand Stéphane Martin et le directeur technique Ulrich Ramé ont annoncé au groupe que Gourvennec était remercié.

D'un signe de tête, Jérémy Toulalan a sollicité Stéphane Martin qui a aussi compris: "On s'est retrouvés dans la salle vidéo. Jérémy était habillé pour la séance. Je lui ai tout de suite dit que je savais pourquoi il voulait me voir." Sitôt l'entrevue terminée, le joueur formé à Nantes a fait ses affaires, salué ses coéquipiers et rejoint les bureaux de la direction pour rompre son contrat.

Il est parti "sans aucune indemnité"

Initialement lié aux Girondins jusqu'en juin, le milieu défensif "a été très élégant", assure Stéphane Martin. Jérémy Toulalan a, en effet, cassé son contrat sans contrepartie financière: "Il ne se voyait pas continuer et, contrairement à d'autres joueurs qui ne m'auraient rien dit pour continuer à toucher leur salaire, il a préféré partir. Et il l'a fait sans aucune indemnité. Il a été payé jusqu'au 18 janvier. Cet complètement atypique dans le milieu."

Martin "souligne son élégance"

Ce départ semble si décalé dans le monde du foot d'aujourd'hui que d'après le dirigeant bordelais, certains autres présidents de Ligue 1 n'y croyaient guère. "Certains de mes collègues dont je tairai le nom sont persuadés que ce n'est pas possible, et que Jérémy Toulalan est parti avec un chèque. Il est parti sans rien. Son choix est respectable. Et, encore une fois, je souligne son élégance. Il n'a pris personne au dépourvu. Il avait prévenu. Et je n'avais aucune raison de m'y opposer, même s'il était un membre important de l'effectif et du club", observe Stéphane Martin.

Stop ou encore?

Joint par L'Equipe, Claudio Ranieri, coach de Nantes et ex-entraîneur de Toulalan à Monaco, salue l'attitude du joueur: "Je n'avais jamais vu un tel geste dans ma carrière. Mais cela ne m'étonne pas. Jérémy Toulalan est un homme exceptionnel que j'admire." Depuis son départ, Toulalan a rejoint la région nantaise où réside sa famille. A 34 ans, il réfléchit à la suite: poursuivre sa carrière pro débutée en 2001 ou raccrocher les crampons.

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Nicolas Bamba