
Bordeaux-PSG : Paris a déjà retouché terre

Ezequiel Lavezzi - AFP
Mais où était donc la défense du PSG ?
Encore à Stamford Bridge visiblement. Certes, Laurent Blanc avait fait tourner son effectif, en intégrant Gregory van der Wiel et Lucas Digne et en faisant souffler Maxwell et Marquinhos. Certes, la blessure de David Luiz (voir plus bas), n’a pas non plus arrangé les affaires du PSG. Mais l’envie affichée par les hommes de Laurent Blanc n’a jamais été à la hauteur de celle des Bordelais. Au-delà d’une fatigue physique certaine et logique chez certains Parisiens (Pastore, Verratti, Motta), c’est l’apathie générale des Rouge et Bleu qui a frappé les esprits ce dimanche. Notamment derrière, où les défenseurs parisiens ont brillé par leur passivité, on ne peut plus criarde d’ailleurs sur les deux derniers buts adverses.
Que dire, aussi, de la fébrilité affichée en Gironde par Salvatore Sirigu, aux relances au pied imprécises et pas vraiment décisif pour les siens ? Derrière Paris n’y était clairement pas ce dimanche. L’absence de son « totem » Marquinhos, invaincu cette saison avec le club de la capitale, n’y est peut-être pas étrangère. En tout cas, le constat est sévère : en Ligue 1 en 2015, Paris a encaissé 14 buts… en dix journées. Ce qui en fait la 16e défense du pays depuis le début de l’année. Aïe.
Lavezzi, c’est de plus en plus compliqué
Son entrée en jeu à Stamford Bridge avait déjà été des plus délicates. Un manque de peps évident, de grinta et de vitesse de la part du… feu follet argentin, qui n’avait rien enflammé à Londres, si ce n’est tirer un corner décisif pour David Luiz. Quatre jours après, Ezequiel Lavezzi était titulaire à Bordeaux et l’ancien Napolitain a, pour la deuxième fois de la semaine, laissé traîner son fantôme sur le terrain. Jamais inspiré, rarement en position de déborder son adversaire, il s’est notamment distingué par un double échec devant Carrasso, alors qu’il n’avait plus qu’à conclure (71e)… Pour son crédit, c’est lui qui provoque le penalty concédé par Mariano. Un peu maigre tout de même pour un élément logiquement… moins fatigué que ses partenaires.
David Luiz, Cabaye, les tuiles
Impressionnant de puissance et d’autorité à Chelsea, David Luiz a lui aussi évolué un ton largement en-dessous à Chaban-Delmas. Mais le Brésilien n’aura jamais eu le temps de se rattraper ou de rehausser son niveau de jeu. Touché à l’arrière de la cuisse gauche, l’ancien Londonien a demandé le changement et abandonné les siens peu avant la mi-temps (36e). Sa sortie et son remplacement par Zoumana Camara n’ont pas altéré les difficultés rencontrées par l’arrière-garde parisienne en Gironde, loin, très loin de la concentration et de la force affichées quatre jours plus tôt. De retour en Ligue 1 depuis sa blessure contre Caen, le 14 février dernier, Yohan Cabaye n’a pas eu beaucoup de temps pour s’exprimer. Mal retombé après un saut seulement… trois minutes après avoir remplacé Motta (63e), il a dû céder sa place à Cavani (73e). Et entre sa sortie et l’entrée en jeu de l’international uruguayen, Paris, à dix, a eu le temps d’encaisser un but de Khazri en infériorité numérique (69e).
Et dans tout ça… Ibra a marqué
Deux fois. Un doublé inutile au final puisqu’il ne permet pas au PSG de ramener le moindre point de Chaban-Delmas. Mais ce constat chiffré relève une prestation encore délicate de la part du Suédois. Il aura fallu attendre 36 minutes pour voir Zlatan Ibrahimovic frapper au but et buter d’ailleurs sur Cédric Carrasso. Derrière, « Ibra » n’a pas vraiment rayonné et n’a pas eu une influence monstre ni véritablement positive sur le jeu de son équipe. Mais il a eu le mérite de se montrer dans un match très, très compliqué pour les siens. A défaut d’avoir vu Lavezzi transformer en or sa superbe offrande, Zlatan s’est chargé de maintenir le suspense tout seul, d’abord en sanctionnant, tel un filou, une énorme erreur de la défense bordelaise (50e). Puis en gagnant son duel, cette fois, sur penalty devant Carrasso (85e). Si cela n’a pas suffi à Paris, cela aura peut-être permis à « Ibra », moins à la fête ces dernières semaines, de relancer la machine. En tout cas, vu le calendrier démentiel qui les attend, les Parisiens auraient bien besoin que cela soit le cas.