Chants homophobes: pourquoi Genesio est contre l'arrêt des matchs

Faut-il arrêter les matchs en cas de chants homophobes, comme l'a suggéré le ministre des Sports Gil Avérous jeudi? "Je ne pense pas que ça soit la solution", a répondu Bruno Genesio ce vendredi. À la veille du derby du Nord face à Lens (21h), l'entraîneur lillois est convaincu que d'autres solutions moins radicales existent pour éradiquer ce fléau.
"Je ne suis pas un spécialiste juridique mais je pense qu’on a des moyens pour arrêter tout ça simplement en interdisant les gens de stade. Comme les Anglais l’ont fait. Je crois que j’ai lu ce matin, je ne sais plus dans quel journal, qu’il y avait 3000 interdictions de stade en Angleterre et 200 en France. Il me semble assez simple que ça soit pour des chants homophobes ou pour d’autres genres de violences verbales ou physiques, avec tous les moyens de vidéosurveillance qu’on a dans tous les stades de France, d’identifier les pseudo-supporters qui font ce genre d’actes et de les interdire de stade", a poursuivi le technicien de 58 ans.
Jusqu'à une défaite sur tapis vert entre cas de chants homophobes ?
Pour Bruno Genesio, interdire de stade les supporteurs responsables semble "assez simple" plutôt que d'infliger une punition globale à ceux "qui n'ont rien à se reprocher". "À partir du moment où on peut identifier aujourd’hui, je crois pouvoir le dire sans me tromper, assez facilement les gens qui se rendent coupables de ce genre d’acte ou d’autres violences. On les interdit de stade, comme en Angleterre, et à chaque match ils viennent pointer au poste de police pour ne pas être dans le stade. Et puis terminé, le problème est réglé il me semble."
Si l'entraîneur lillois est favorable à des sanctions individuelles, le ministre des Sports est prêt à faire "appliquer strictement le règlement", comme il l'a détaillé au micro de BFMTV. "Dès qu'il y a un chant homophobe qui est entonné, il y a une suspension du match pendant quelques minutes, puis éventuellement une interruption du match. On renvoie les équipes aux vestiaires pendant un temps donné et le match reprend si le calme est revenu. L'échelle supérieure, c'est l'arrêt du match et le match perdu 3-0 pour l'équipe qui reçoit. La demande qui a été faite à la Ligue et à la FFF en général, c'est désormais d'appliquer strictement le règlement", a confié Gil Avérous, prêt à mettre en place une "tolérance zéro" pour éviter de nouveaux débordements.