Comment l'OM a vécu la claque reçue face au PSG

Cet OM-PSG peut laisser des traces, et pas uniquement sur le sternum de Marquinhos. Après la cuisante défaite des Marseillais au Vélodrome (0-3), dimanche soir, le débrief de Roberto De Zerbi a été cinglant concernant "le manque de personnalité et de caractère" affiché par certains joueurs. Dans le viseur, notamment: Mason Greenwood et Elye Wahi, en grande souffrance lors des 45 premières minutes et sortis dès la mi-temps. L’entraîneur italien n’a pas aimé leur manque de détermination et d’impact physique, et leur incapacité à garder le ballon quand Marseille était en difficulté, à savoir dès le début du match.
De Zerbi avait pourtant promis… un jeu conquérant et ambitieux
Ce début de rencontre laisse pourtant perplexe par rapport aux consignes données par le coach de l’OM. "RDZ", qui promet vouloir toujours tenir un discours de vérité, avait affirmé, deux jours avant le match, que son équipe allait afficher un visage conquérant. Selon lui, l’OM se devait d’être "protagoniste", et "d’avoir un jeu ambitieux", sinon "autant changer de club".
Leonardo Balerdi annonçait de son côté vouloir emballer le match et mettre de l’intensité. Le genre de belles promesses et de grandes intentions qui se confirme en général dès le début de la rencontre. D’emblée, l’OM a, au contraire, laissé jouer le PSG, sans aucun pressing. Marseille a été dépassé techniquement, et même tactiquement, comme surpris par la position recentrée d’Ousmane Dembélé… alors que le staff olympien avait préparé un plan pour faire face aux ailes parisiennes.
Encore des doutes sur la capacité de Wahi à s’imposer au très haut niveau
Il a donc fallu faire des choix, à la mi-temps. Greenwood et Wahi sont sortis, et De Zerbi n’a pas caché qu’il avait été très déçu de leur performance. Avant son match réussi contre Montpellier, le manque d’engagement et la nonchalance affichés trop souvent par Wahi commençait à être pointé du doigt, en interne.
Le fait d’avoir été dépassé dans un match aussi attendu, avec des carences techniques qui lui ont fait perdre des ballons trop rapidement, empêchant l’OM de faire monter son bloc, installe de nouveau un doute sur la véritable capacité de l'ancien Lensois à s’imposer au très haut niveau.
Greenwood ne travaille pas assez pour le collectif, selon De Zerbi
Concernant Greenwood, le technicien italien n’a pas attendu le match de dimanche soir pour rester un petit peu sur sa faim, malgré ses statistiques et ses qualités évidentes de technique et de percussions. L’attaquant anglais ne travaille pas assez collectivement et défensivement, aux yeux de son entraineur. Il a parfois quelques absences ou des sauts de concentration.
Sa première période contre le PSG, le long du banc marseillais et de la zone technique, a été un cauchemar. De Zerbi a haussé le ton sur plusieurs errances de sa part. Sa perte de balle, fatale sur le troisième but parisien, est symptomatique. Au lieu de faire l’effort pour tenter de rattraper la situation, le premier réflexe du Greenwood aura été de se retourner, comme un enfant coupable, pour regarder son entraîneur, avant d’être spectateur du but de Barcola.
L’OM, lucide sur son entame de match, ne fera pas de commentaire sur l’arbitrage
Certains cadres du vestiaire ont forcément très mal vécu cette défaite et ce scénario. Geoffrey Kondogbia a fini la rencontre très énervé. Léo Balerdi a longtemps ressassé, avec Geronimo Rulli et ses coéquipiers, l’improbable but marqué contre-son-camp. Pierre-Emile Höjbjerg a réclamé "une remise en question", et émis le souhait que "chacun prenne ses responsabilités". Il a en ce sens assuré que le vestiaire allait garder la "bonne mentalité" pour réagir et que De Zerbi avait la lucidité et le sens de l’analyse pour trouver les ressorts nécessaires.
Le technicien italien avait prévenu, vendredi: il ne faudra pas tout remettre en cause, même en cas de défaite contre Paris. En interne, et à tous les étages du club, on est d’ailleurs très lucides concernant l’entame de match manquée de l’OM. Ce visage des vingt premières minutes nourrira probablement quelques discussions entre RDZ et ses dirigeants, le coach italien n’ayant aucun tabou à parler football avec des connaisseurs et passionnées comme Medhi Benatia, Pablo Longoria ou Fabrizio Ravanelli. La direction olympienne ne fera en revanche aucun commentaire sur l’arbitrage. Le club estime avoir déjà dénoncé ce "manque de respect" envers l’OM. Et a la conviction que la décision de François Letexier, critiquée de toutes parts, accrédite à elle seule cette thèse d’un OM arbitré beaucoup trop sévèrement.