Coucke, le milliardaire qui veut "créer" le Messi du LOSC

Marc Coucke - AFP
Son entrée dans le capital de Lille en septembre dernier avait suscité une vague de fantasmes parmi les supporters du LOSC. Sept mois plus tard, Marc Coucke, milliardaire belge, n’a pourtant pas révolutionné le fonctionnement du club nordiste mise à part la présence d’Etixx, la marque haut de gamme de nutrition sportive qu’il détient, comme sponsor maillot. A l’inverse de Dmitri Rybolovlev à Monaco ou Margarita Louis-Dreyfus à l’OM par exemple, il n’est pas l’actionnaire majoritaire de Lille. Les 5% qu’il détient ne le placent « qu’en » troisième position derrière Michel Seydoux, le président, et le Groupe Partouche. Pourtant, Seydoux ne serait pas contre la revente du club à l’homme d’affaires belge et lui confierait bien les clés de la présidence. Mais visiblement, ce n’est pas encore la tendance.
C’est ce qu’il a expliqué à RMC Sport dans un entretien qu’il nous a accordé dans l’espace VIP des tribunes d’Ostende, club belge qu’il détient et dont il est président, après la rencontre des play-offs de la Jupiler League face à Westerlo. Et comme Ostende s’est imposé 2-0, il s’est montré prolixe. « Le patron de Lille, c’est Michel Seydoux, rappelle-t-il. Quand je suis venu à Lille, tout le monde commençait à parler de ça (sa prise de pouvoir, ndlr) et j’ai dit non. Lille, c’est Michel Seydoux. Ostende, c’est Marc Coucke. Comment ce sera dans dix ans ? On verra, je ne promets rien mais n’en parlons pas. Donnons tout support à Michel pour qu’il soit encore mieux comme président du LOSC. »
« Si on essaye d’être un petit PSG, ce sera vraiment la cata »
A défaut de prendre la succession de Seydoux, il suit à la lettre sa philosophie. Son crédo à lui, c’est la formation et l’exemple d’Eden Hazard, son leitmotiv. « Le LOSC ne doit pas acheter Messi, ça n’ira jamais. Le LOSC doit créer un Messi, explique-t-il. A chaque fois qu’Eden Hazard marque un but en Europe, le LOSC doit être fier. C’est ça le but. On ne peut faire ça qu’avec la passion pour le foot, en investissant pour les jeunes et en étant très proche des supporters. »
Sa fortune conséquente (à la suite notamment de la plus-value de 1,45 milliard d’euros lors de la revente de son laboratoire pharmaceutique Omega-Pharma) offrait d’autres perspectives aux suiveurs des Dogues, actuellement 8es de L1 avant de se déplacer à Paris, samedi (17h00) lors de la 34e journée de L1. Mais pas question d’embrasser un destin à la parisienne. « Si on essaye d’être un petit PSG, ce sera la cata, vraiment la cata, analyse le quinquagénaire. Si je m’implique au LOSC, je fais ça avec mes 5%. Peut-être qu’un jour, je mettrai un peu plus. On verra bien. Je ne sais pas moi-même, donc il ne faut pas me demander. Mais c’est pour rendre Lille plus efficace. Moi, je ne vais jamais faire de Lille une équipe qui chaque année fait cinq millions de pertes, que je comble. Parce que le jour où j’en aurai marre, que je n’ai plus pas envie ou une mauvaise santé, c’est fini pour Lille. » De quoi freiner l’enthousiasme.