Courbis : "Est-ce que quelqu’un aurait refusé à ma place ?"

Rolland Courbis - AFP
Rolland Courbis, quelle est votre réaction après cette victoire arrachée dans les arrêts de jeu ?
C’était un match moyen, avec des joueurs à remettre en forme comme Quintero et Ntep. On doit pouvoir mieux faire dans tous les secteurs. Le match n’était pas facile pour les joueurs, qui ont une espèce de psychose à domicile. Donc ça m’a permis de faire une revue d’effectif, avec un potentiel offensif très intéressant. Je maintiens qu’il y a un effectif pour faire quelque chose. Si c’est une déclaration fracassante que j’ai pu faire en disant que l’objectif était d’être dans les six premiers et pas obligatoirement à la sixième place, je serais prêt à présenter mes excuses pour avoir dit : « Pourquoi pas la 5e place, voire pourquoi pas la 2e, puisque la première n’est plus possible ? ». S’il y avait eu deux PSG, j’aurais dit : « Pourquoi pas la 3e ? »
Cette victoire fera-t-elle oublier les conditions particulières de votre arrivée au club ?
Je comprends très bien qu’il puisse y avoir certaines critiques. Mais que l’on puisse être surpris que Philippe Montanier soit en difficulté pendant deux ans et demi… S’il y avait eu un coup monté, tu t’imagines le stratagème quand tu es président de faire venir un entraîneur comme conseiller, pour changer huit jours après ? Si on change huit jours après, c’est la démonstration que l’on avait envisagé que ça puisse marcher comme ça. S’il y avait eu une autre collaboration, peut-être qu’il n’y aurait pas eu de changement. Ce n’est pas que ça m’amuse de me trouver dans cette situation, mais d’un autre côté, c’est bien gentil de donner des leçons. Mais que du côté de Montpellier, on m’ait poussé dehors en me demandant de copier Bielsa et de démissionner, ça, je ne l’ai pas entendu.
Comprenez-vous tout de même certaines critiques ?
Que je puisse aller après à Rennes, je suis déjà le premier surpris. J’étais en train de discuter de pas mal de situations en Chine, au Qatar, au Cameroun, en Algérie et j’ai un coup de fil du président de Rennes qui me demande de devenir conseiller jusqu’à la fin de saison. Je discute avec Philippe Montanier et ça ne se passe pas trop mal, il sait lui-même qu’il est en difficulté. Donc quand on parle de coup monté, oui, on avait prévu que Rennes perdre contre Bourg-en-Bresse… Je pose une question à tout le monde : est-ce que quelqu’un à ma place aurait refusé ? Il y a dix jours, René Ruello espérait encore ne pas avoir à virer Montanier. Sinon, il l’aurait viré il y a dix jours.
Vous vous étiez dit fatigué en quittant Montpellier, mais vous êtres déjà de retour sur un banc. Cela peut tout de même paraître paradoxal…
Oui, mais si j’entends toutes les conneries que j’entends depuis huit jours, même si je peux en comprendre certaines, je vais à nouveau être fatigué… On est fatigué aussi quand c’est fatigant. Et depuis six mois, je vis quand même une vie professionnelle fatigante.
Lorsque Yoann Gourcuff sera rétabli, l’associerez-vous à Juan Quintero ?
Pour moi, les matchs se font à 14. Que Gourcuff puisse rentrer prochainement, ce ne sera pas pour 90 minutes, mais plutôt 45 ou 60 minutes. Il faudra se partager le boulot et j’ai les joueurs pour ça. Je ne vais pas me casser la tête aujourd’hui, même si j’ai déjà réfléchi. Quand on me demande si Gourcuff et Quintero joueront ensemble, je réponds que c’est une évidence, mais je ne dis pas qu’ils joueront ensemble 90 minutes à tous les matchs. Il y a aussi d’autres joueurs qui peuvent se rajouter à ces deux-là.