Crise des droits TV: Vincent Labrune a proposé de quitter son poste pour favoriser le retour de Canal+

Ciblé par les nombreuses critiques ces dernières semaines dans la nouvelle crise des droits TV, Vincent Labrune s'est défendu dans une interview à L'Equipe. Le président de la Ligue de football professionnel (LFP) y fait un nouvel appel du pied à Canal+, qui a snobé le dernier appel d'offres sur fond de guerre froide avec la Ligue. L'origine du contentieux remonte à l'été 2021 quand la LFP, déjà présidée par Labrune (élu le 10 septembre 2020), avait réattribué les huit matchs laissants vacants par Mediapro à Amazon Prime et à un prix inférieur à ce que Canal+ payait pour les deux autres rencontres.
"Si c'était moi le problème, j'étais prêt à me retirer"
Furieuse, la chaine cryptée avait attaqué la LFP en justice à plusieurs reprises sans obtenir gain de cause. En guise de représailles, elle avait alors décidé de snober les droits de la Ligue 1. Au grand dam de très nombreux acteurs, qui estiment que cette coupure avec le diffuseur historique du championnat contribue grandement à sa crise actuelle.
Dans son interview, Vincent Labrune jette surtout la pierre sur ses prédécesseurs à la LFP, l'ancienne présidente Nathalie Boy de la Tour et son ancien directeur général Didier Quillot qui avaient opté pour le ticket Mediapro-Canal+ en 2020. "Les anciens dirigeants de la Ligue ont scellé le divorce avec le diffuseur historique qui est en situation de quasi-monopole. On en paye encore les pots cassés aujourd'hui", assure-t-il.
Mais le dirigeant de la LFP tend encore la main à Canal+. "Comme tous les acteurs du foot, je déplore le refus de Canal+ de participer à nos derniers appels d'offres. Personnellement, j'ai tout essayé pour les mettre autour de la table. C'était d'ailleurs aussi le sens des longues discussions avec beIN, car quand on discute avec beIN par définition on discute indirectement avec Canal+ qui les distribue en exclusivité. Si demain, Canal+ souhaite diffuser la L1 à sa juste valeur, ils seront évidemment les bienvenus. Mais aujourd'hui, ils n'ont pas souhaité le faire et on ne peut pas les forcer."
Labrune assure même avoir mis son nom dans la balance. "Sans trahir de secret, j'ai fait passer le message à Canal+, dès le mois de mai dernier, que si c'était moi le problème, j'étais prêt à me retirer pour favoriser leur arrivée au juste prix. Ce n'est pas le retour que j'ai eu. En aucun cas, je ne dois être un frein à quoi que ce soit. Je suis guidé par l'intérêt général et pas par mon cas personnel."