Critère géographique, historique avec les clubs... comment sont désignés les arbitres en Ligue 1

Désigner un arbitre sur un match de Ligue 1 ou de Ligue 2 peut relever du parcours du combattant pour la direction de l’arbitrage. Plusieurs critères, qui ne sont pas clairement inscrits dans un règlement, sont à prendre en compte pour placer un officiel et ses assistants sur une rencontre de championnat. Explications.

Sur les neuf rencontres de Ligue 1, six arbitres sont désignés tous les week-ends. L’officiel pour le central, ses deux assistants, le quatrième arbitre ainsi que les deux arbitres de la VAR. Un casse-tête pour les responsables de l’arbitrage français, où plusieurs critères, qui ne sont pas inscrits dans un règlement de la FFF, sont pris en compte afin d’acter la désignation d’un arbitre.

Dans un premier temps, c’est tout simplement le critère géographique qui est appliqué. Un arbitre licencié dans une Ligue n’a pas le droit d’arbitrer un club de Ligue 1 qui est installé dans sa Ligue. Suivent plusieurs critères. Tout d'abord, l’importance de la rencontre. Sur les classiques du championnat, les meilleurs arbitres sont désignés pour ces rencontres. La direction de l’arbitrage, dans sa première ébauche qu’elle soumet à la Commission fédérale de l'arbitrage (CFA) quinze jours avant les matchs, prend aussi en compte le contexte. En clair: un arbitre qui a déjà eu des problèmes avec des joueurs ou un entraîneur il y a quelques semaines ne sera pas désigné pendant plusieurs semaines pour arbitrer de nouveau une rencontre avec ce même club. "C'est simplement du bon sens", rappelle un ancien arbitre de haut niveau. Point important sur lequel nous reviendrons pour le cas de Jérémy Stinat avec l'OM.

Enfin, la direction de l’arbitrage prend aussi en compte les besoins personnels des arbitres, la fréquence de désignation des arbitres en fonction d’un club ou encore le passé de l’arbitre avec ce club (ne pas arbitrer toujours les mêmes affiches toutes les saisons et éviter le même arbitre pour le match aller/retour). Pour de nombreux clubs, ce processus de désignations reste opaque. C’est à cinq jours des rencontres que l’officialisation tombe pour les officiels de Ligue 1 et de Ligue 2. Un travail qui demande énormément de semaines de préparation pour les administratifs en charge de ce dossier.

Pourquoi Stinat trois semaines après OM-Lille?

La semaine dernière, l’Olympique de Marseille a adressé une lettre à la Direction de l’arbitrage, notamment pour s’étonner de la désignation de Jérémy Stinat comme arbitre central du match Auxerre–OM, samedi soir en Ligue 1. Les dirigeants marseillais mettent en avant que cette désignation intervient quelques semaines après les tensions de fin de match en Coupe de France. Ce soir de Marseille–Lille au stade Vélodrome, Stinat était quatrième arbitre de la rencontre et avait accusé Medhi Benatia d'avoir eu une attitude menaçante à son égard.

Dans les couloirs de la FFF, on rappelle que Jérémy Stinat n’avait eu "aucun problème" avec les acteurs du jeu lors de Marseille–Lille, en Coupe de France. "C’est un point essentiel dans la désignation d’un arbitre", souffle une source bien informée, qui estime que Stinat n’avait eu "aucun problème avec le capitaine de l’équipe ou certains joueurs en Coupe de France". Mettant aussi en avant que la sanction de Medhi Benatia a été donnée par la commission de discipline de la LFP, et non par l'arbitre M. Stinat. Les critères de désignation des arbitres ne sont pas gravés dans le marbre, et "Stinat était totalement compétent et opérationnel pour officier lors de cette rencontre", poursuit cette source, qui conclut: "Avec les acteurs ça se passe bien pour la plupart des arbitres, le problème, c'est avec les dirigeants."

Nicolas Pelletier