De l’air pour Deschamps

Didier Deschamps - -
Après la déroute face à l’Olympiakos mercredi (0-1), tout laissait à penser que Paris allait administrer une magistrale fessée à l’OM. Contre toute attente, c’est Didier Deschamps et sa bande qui ont « mis la rouste » (3-0) à leurs visiteurs de marque, sous les yeux de Leonardo et de Nasser Al-Khelaifi. Au plan comptable, les Phocéens restent dans le ventre mou du classement (9e) à 12 points de Montpellier, nouveau leader. Mais « la fierté est retrouvée », comme le titrait La Provence ce lundi. Et la situation de l’entraîneur restaurée. « Malgré tout ce que l’on peut raconter, tout n’est pas noir », lâchait après match Vincent Labrune, président marseillais visiblement soulagé. La performance contre le PSG a étouffé l’incendie allumé par le coup de gueule la semaine dernière d’André-Pierre Gignac, frustré par son faible temps de jeu. « Personne n’est écarté, j’ai un groupe », a assuré le technicien de l’OM. On saura dans les prochaines heures si l’attaquant, mis à la disposition de l’équipe réserve, sera réintégré dans le groupe pro. Cela semble peu probable.
Dévasté par l’apathie affichée mercredi face aux Grecs, Deschamps avait axé la préparation du choc contre Paris sur les « tripes ». Pas de mise au vert, contrairement aux habitudes avant les gros matches. Dès jeudi, il demande aux joueurs de penser à ce que représente une victoire face à Paris chez une population marseillaise pour qui la vie n'est pas facile tous les jours. Dans un contexte de crise au sein du vestiaire, le coach provençal n’a pas voulu faire dans l’eau tiède, avec Lucho et Stéphane Mbia titularisés. Le combat physique imposé par l’OM, à l’image d’un Morgan Amalfitano satisfait d’avoir « marché sur les Parisiens », s’est avéré payant. « Quand mon équipe gagne, vous dites que mes choix sont gagnants… », a ironisé « DD ». A 18 heures, la causerie d’avant-match avait donné le la. « Il fallait être présent mentalement, raconte Mbia, il nous le dit à chaque fois, mais là encore plus. » De retour dans les vestiaires après la victoire, Steve Mandanda a hurlé à ses partenaires : « On garde ça jusqu’à la trêve ! »
Labrune manie le chaud et le froid
Sous contrat jusqu’en 2014, mais fragilisé par la cascade de contre-performances, Deschamps a frappé les esprits. Le temps d’un match au moins. Personne ne pourra enlever à l’OM les trois points pris au Vélodrome. « Pour le staff, pour le coach, pour les joueurs, les supporteurs, cette victoire montre beaucoup de choses », s’est réjoui André Ayew, qui s’est attardé sur le parking du Vélodrome jusqu’après minuit, tout sourire avec son frère Jordan. Mais son entraîneur sait que Marseille « ne rattrapera pas les points perdus ». Personne, et surtout pas Deschamps, n’oublie les accrochages avec José Anigo et Gignac, ni la mise en garde, parfaitement orchestrée dans les colonnes du Monde, de Margarita Louis-Dreyfus, « mécontente des résultats ». Labrune n’a cessé ces derniers temps de répéter qu’un « état des lieux serait fait à la trêve ». Dimanche soir, il soufflait le chaud et le froid, parlant d’« espoir qui revient ». Deschamps, en vieux grognard du foot pro et de ses chausse-trapes, ne s’en laisse pas conter : « On doit atteindre la trêve le plus haut possible », martèle-t-il. Il reste quatre matchs en L1 et douze points à prendre avant inventaire de fin d’année.