RMC Sport

Deschamps, l’incroyable saison

En difficultés en début de saison, Didier Deschamps a su fédérer le groupe marseillais autour de son projet

En difficultés en début de saison, Didier Deschamps a su fédérer le groupe marseillais autour de son projet - -

En tête de Ligue 1 et vainqueur de la Coupe de la Ligue, Didier Deschamps réalise pour le moment une saison exceptionnelle sur le banc de l’OM. Tout n’a pas toujours souri, pourtant, au technicien phocéen. Retour sur les événements majeurs d’un exercice plus accidenté qu’il n’y parait.

Une arrivée mouvementée
A peine intronisé sur le banc de l’OM, Didier Deschamps manque presque aussitôt de faire ses valises suite au limogeage de Pape Diouf, qui l’avait fait venir. Il décide finalement de poursuivre l’aventure mais souhaite la venue à ses côtés de son conseiller Jean-Pierre Bernès, ancien bras droit de Bernard Tapie au club, désormais agent de joueurs et d’entraineurs.

« Didier Deschamps souhaite que M. Bernès revienne à l’OM pour prendre en charge la partie des transferts, expliquera à l’époque Jean-Claude Dassier. C’est un domaine qu’il connaît par cœur. » Sauf que ce terrain est déjà occupé par José Anigo. Le directeur sportif n’exclut pas un départ si Bernès, avec lequel il ne s’entend pas, vient à intégrer l’organigramme de l’OM. Dassier finit par renoncer et renforce la position d’Anigo. Commence alors une cohabitation tiède entre les deux hommes. Anigo avait même sondé Eric Gerets pour un éventuel come-back dans le cas où Deschamps aurait jeté l’éponge…

Peralada, Montpellier : le déclic
Indésirables en décembre, Mathieu Valbuena et Hatem Ben Arfa se métamorphosent début janvier malgré le scepticisme de l’entraîneur phocéen à leur égard. Le secret de ce renouveau ? Le stage de reprise en Espagne, à Peralada, durant lequel les troupes phocéennes crèvent l’abcès sous la forme d’entretiens individuels. « On s’est dit plein de choses, confesse Mathieu Valbuena. Désormais, tout le monde tire dans le même sens. » De son côté, Deschamps décide de lâcher du lest et laisse ses joueurs face à leurs responsabilités. Ces derniers le prennent comme une marque de confiance et se relancent. La rechute à Montpellier (2-0) fin janvier viendra comme une piqûre de rappel. « Un mal pour un bien », répètera en boucle Stéphane Mbia. Le Camerounais et ses coéquipiers se remettent une nouvelle fois en question. Ils décident d’arrêter de parler du titre, une attitude « ridicule » selon Diawara. Et s’épargnent ainsi toute forme de pression pour la suite.

Le pari Mbia, la confirmation Lucho
En installant définitivement le 3 février, et contre son gré, Stéphane M’Bia en défense centrale, Deschamps réalise un coup gagnant. Le repositionnement de l’ancien Rennais offre une meilleure assise à l’OM. Surtout, le Camerounais se montre plus complémentaire de Diawara que ne le fut Heinze en début de saison. Cette redistribution des cartes profite également à Edouard Cissé. Promis au banc de touche en début de saison, l’ancien Monégasque, transfiguré au milieu, est désormais incontournable à l’OM.

Enfin, Deschamps peut savourer l’actuel état de forme de sa recrue-phare, Lucho Gonzalez, double passeur décisif mercredi contre Sochaux (3-0). La venue cet été, et pour 18 millions d’euros, de l’ancien chef d’orchestre du FC Porto avait été ardemment désirée par le technicien phocéen. Il l’a d’ailleurs toujours couvé malgré des blessures et des performances irrégulières en début de saison. Près de neuf mois, sept buts et dix passes décisives (toutes compétitions confondues) plus tard, « El Comandante » lui a donné raison : personne ne pose plus la moindre question sur « le joueur le plus cher de l’histoire de l’OM ». Un pari de plus gagné par Deschamps, vainqueur en neuf mois d’un trophée qui fuyait le club depuis 17 ans. Une marche sur laquelle tous ses prédécesseurs depuis Raymond Goethals s’étaient cassé les dents…