ENTRETIEN RMC SPORT. L'équipe de France, son avenir... Les confidences de Maghnes Akliouche avant son départ chez les Bleus

Maghnes, c'est fantastique ce qui se passe pour vous ces derniers jours, sur le début de saison. Comment avez-vous vécu cette première convocation jeudi de Didier Deschamps?
Maghnes Akliouche: Pour moi et aussi pour mes proches, c'est un grand plaisir. C’est un grand honneur. C'est aussi une surprise pour moi. Et voilà, comme j'ai dit, j'en suis très, très, très heureux et très fier.
Est-ce que vous vous y attendiez? Est-ce que cette liste, vous la regardiez différemment après les bruits qu'il y avait eu lors des rassemblements en mars ou en juin?
Non, je suis toujours attentif à la liste. Et d'avoir vu mon nom cette fois-ci, pour moi, ça a été vraiment beau. Et aussi clairement une surprise pour moi.
Cela veut dire que vous n’avez pas eu de contact direct avec le sélectionneur ces derniers temps?
Non, non, non, du tout. J'étais devant ma télé comme tout le monde et voilà j'ai eu la bonne nouvelle.
Est-ce que vous avez préparé votre chanson pour Clairefontaine la semaine prochaine?
Ils m'ont déjà posé cette question mais pas encore, franchement. Je suis encore concentré sur le match de dimanche contre Strasbourg mais ça va venir rapidement dans ma tête.
Vous avez un grand répertoire, j'imagine, mais c'est pour le bosser. Donc vous êtes capable de faire beaucoup de choses, comme sur le terrain, non?
On va voir, on va voir. Je vais essayer d'en faire une bonne.
Est-ce qu'il y a une petite appréhension de monter pour la première fois les marches du château en tant que joueur de l'équipe de France A? Parce que vous l’avez déjà fait avec les Espoirs...
Non, je dirais que c'est plutôt une belle excitation. Pour moi c'est nouveau et c'est aussi un petit rêve de gosse. Et voilà pour moi c'est juste magnifique de vivre ça.
Vous avez la chance aujourd'hui d'avoir un champion du monde qui vient de rejoindre l'effectif, Paul Pogba, cette année. Pour vous ça doit être fantastique parce que vous allez beaucoup apprendre à ses côtés, est-ce que vous avez déjà échangé avec lui sur cette convocation?
On n'a pas encore eu vraiment le temps mais il m'a déjà félicité, il était vraiment très content pour moi.
Vous sortez d'une belle saison, vous avez été élu meilleur joueur monégasque, vous avez mis 12 buts et 16 passes décisives toutes compétitions confondues. Le sélectionneur l'a dit quand il a été interrogé à votre sujet, le potentiel est là. On a dit que votre axe de progression c'était de devenir beaucoup plus décisif. Êtes-vous d'accord avec cette analyse? C'est ce qui vous manque encore pour être au très très haut niveau?
Oui, je pense que ça fait partie de ces axes de progression pour moi. J'en ai plusieurs, mais c'est vrai que cet aspect-là, surtout dans le football actuel, d'être tranchant dans cette zone de finition que ce soit par le but ou par la passe, c'est un aspect où je dois m'améliorer et où je dois vraiment être efficace.
Est-ce que le fait de passer un cap, de progresser comme ça, vous avez aussi besoin d'avoir cette alchimie avec votre entraîneur? Vous l’avez eue avec Thierry aux JO, ça s'est vu. Vous l’avez depuis qu'Adi Hutter est arrivé à Monaco, j'imagine que c'est aussi un motif de progression pour vous?
Oui, oui. Adi Hutter et son staff, depuis qu'ils sont arrivés, ils m'ont donné aussi cette confiance dont moi j'ai besoin en tant que joueur. Il m'a tout de suite mis dans les bonnes conditions, il m'a montré qu'il comptait sur moi. Il a aussi été patient avec moi aussi dans les performances. Et voilà, aujourd'hui je suis content d'être avec lui. Il m'aide vraiment au quotidien.
On dit que lorsque vous êtes dans le cœur du jeu, vous servez encore plus à l'équipe. Est-ce que dans un futur peut-être proche c'est aussi un positionnement que vous pourriez avoir?
Oui, je suis d'accord avec vous. C'est ce que je pense aussi pour moi. Ma position où j'aiderais le mieux l'équipe, ce serait plus axial et moins sur le côté. Maintenant, comme vous l’avez dit aussi, je suis un jeune joueur et peu importe où on me met, je jouerai. La position où me met le coach, elle est aussi un petit peu, comment dire, un peu médiane. Je suis un peu entre les deux, donc ça me plaît aussi. Je trouve que ça passe bien et que ça me permet aussi de permuter là où je vois de l'espace et ça me permet aussi d'apporter où l'équipe a besoin de moi.
Vous êtes passé par la meilleure école de football, l'INF Clairefontaine, donc on ne va pas vous conseiller techniquement. Mais vous avez aussi cette faculté de courir beaucoup, d'avoir ce travail sans ballon. Vous aimez faire les efforts dans le pressing, les efforts défensifs, et c'est peut-être aussi pour ça qu'on vous utilise sur le côté, non?
Oui, c'est un peu pour ça. Le coach se rend compte que je suis capable de le faire aussi, de répéter les efforts. C'est aussi sur ça que le coach Thierry Henry a beaucoup appuyé avec moi parce que c'est un aspect sur lequel je peux progresser. Et on le sait, dans le haut niveau maintenant, le jeu sans ballon est important aussi. Il faut être capable de défendre et d’aider son équipe. Et voilà, c'est aussi ça. Le fait de répéter et répéter les efforts, ça me permet aussi de jouer sur le côté.
Vous arrivez dans une équipe de France où il y a une très forte densité. C'est une équipe jeune, il y a des gros talents comme Désiré Doué ou Rayan Cherki. Vous êtes un tout petit peu plus âgé, vous avez 23 ans. Vous percez un peu plus tard en équipe de France. À Monaco, quand vous étiez au centre de formation, il y avait aussi d'autres jeunes qui étaient peut-être un peu plus mis en avant. On pense à Ben Seguir notamment. Ça fait partie de vos caractéristiques, de votre personnalité, d'être un peu plus dans le travail, dans les efforts et moins la performance individuelle?
Oui, c'est un peu comme ça depuis jeune. C'est vrai que j'ai travaillé aussi au quotidien pour en arriver là. C'est un travail régulier et acharné pour constamment évoluer et progresser. C'est ce qui fait aujourd'hui que je suis récompensé et je vais continuer dans cette direction.
On a lu, à juste titre, que vous étiez courtisé par des grands clubs européens. Est-ce que vous avez réussi à garder les pieds sur terre? Parce que vous avez une grosse valeur marchande. Est-ce que vous étiez catégorique en disant que vous vouliez rester à Monaco, faire votre année, trouver de la stabilité, continuer votre progression, en vous disant que le fait de rester dans le même club peut vous servir pour faire la Coupe du monde aux Etats-Unis ?
Oui, pour un jeune joueur comme moi, c'est aussi nouveau. Tout ça, ce mercato, cette sélection avec les A. Pour moi, tout ça c'est nouveau et j'essaie de gérer comme je peux. J'essaie surtout de me concentrer sur le terrain et d’être un maximum performant pour éviter de trop me prendre la tête avec tout ce qui se passe hors-terrain. Maintenant, c'est vrai qu'on se pose toujours des questions. Mais la réalité c'est que je me sens aussi très bien à l'AS Monaco. J'ai le coach et son staff, j'ai leur confiance. C'est aussi un club avec des gens qui travaillent bien et avec lesquels je m'entends bien. Donc voilà, je me sens bien ici. Donc peu importe ce qui arrive dans trois jours, je me sentirai bien.
Le mercato se ferme lundi à 20h, est-ce que vous allez rester à Monaco?
Pour être honnête, tout peut se passer dans le football. Maintenant, comme je viens de vous le dire, je me sens bien ici. J'ai pu être sélectionné avec l'équipe de France A avec l'AS Monaco. On verra ce qu'il se passe mais je me sens bien ici.