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FC Nantes: le projet de déménagement du centre d'entraînement déclenche une querelle politique

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Alors que Waldemar Kita veut déménager le centre d'entraînement du FC Nantes à une cinquantaine de kilomètres de la ville, ce projet n'est pas du goût de tout le monde. Après les supporters, les politiques s'en mêlent.

Le projet de déménagement du centre d'entraînement du FC Nantes à Vair-sur-Loire, porté par le président Waldemar Kita, fait couler beaucoup d'encre. Depuis plusieurs mois, l'homme d'affaires franco-polonais s'est en effet mis en tête d'installer le FCN à une cinquantaine de kilomètres de Nantes... et une soixantaine d'Angers. Pourquoi ? La Jonelière ne permet plus d’accueillir dans de bonnes conditions l’ensemble des sections du club (pro, formation, féminines et école de foot) et le site étant classé Natura 2000 (un réseau européen de sites naturels, identifiés pour la richesse de leur biodiversité, ndlr), l’équipement ne peut pas faire l’objet de travaux d’extension.

Querelle politique

Mardi soir, le bureau des maires de la Communauté de communes du pays d'Ancenis (Compa) a en effet accepté le principe de la cession d’une parcelle de 35 ha au prix de 2,1 millions d'euros, somme sur laquelle Maurice Perrion, président de la Compa, et Waldemar Kita sont tombés d'accord. Après cette nouvelle étape de franchie, les élus de Nantes Métropole (réunissant des élus de tout bord politique), qui souhaitent que les Canaris restent dans l'agglomération nantaise, ont réagi par le biais du comité de pilotage en charge du suivi des projets du FCN.

"Nous regrettons cette décision du président du Football club de Nantes. Johanna Rolland (maire de Nantes) et l’ensemble des élus métropolitains font part de leur attachement, et de celui de tous les amoureux du club, à ce que le FCN reste à Nantes ou dans sa métropole." Des élus qui rappellent qu'ils ont proposé des solutions de repli au président nantais dans la Métropole : site double avec la plaine sportive de Basse-Landes et la Jonelière ou un déménagement à Orvault. "Force est de constater que ces propositions ne suffisent pas, en termes de disponibilité foncière, aux volontés du président du club. Nous restons fermes sur nos positions et prêts à en échanger avec le président du club", insistent les élus.

Les conseillers métropolitains d’opposition, Sébastien Arrouët et Julien Bainvel (LR), n'ont pas tardé à réagir par le biais eux aussi d'un communiqué. "Il est malheureusement trop tard. Et les Nantais n’ont plus que leurs yeux pour pleurer. Nous payons aujourd’hui les conséquences du fiasco du YelloPark [projet de nouveau stade] et de l’incapacité totale de Johanna Rolland à proposer au FCN une relation apaisée et efficace avec la collectivité, estiment-ils. Son inaction a affaibli notre territoire et d’autres ont su en tirer parti. C’était malheureusement prévisible." Sur ce dossier, la contestation s'intensifie. Des supporters ont manifesté leur opposition au projet de Vair-sur-Loire vendredi dernier devant la Compa. Un collectif de riverains est par ailleurs en train de se monter.

David Phelippeau