Football Leaks: "Le fichage ethnique est le contraire de ce que le PSG veut", assure Malek Boutih

Cité dans l’article de Mediapart sur le fichage ethnique opéré pour le recrutement de jeunes joueurs au PSG, Malek Boutih a confié à RMC Sport qu’il avait proposé ses services au club pour tenter de comprendre les dessous de cette histoire. "Depuis plus de 15 ans, bien avant la direction actuelle, nous avons créé la fondation Paris Saint-Germain qui fait que le PSG est l’un des clubs les plus actifs dans la lutte contre le racisme, contre la violence", explique-t-il à RMC Sport.
Il assure que le club n’était pas au courant des pratiques des recruteurs, dont celles de Marc Westerloppe, qui a mis en place des fiches d’évaluation de joueurs qui comportaient une case pour préciser leur origine avec quatre choix proposés: "Français", "Maghrébin", "Antillais", "Afrique noire". Une pratique ignorée par le PSG jusqu'à récemment même si Westerloppe avait été reçu pour un entretien préalable à une sanction en 2014 après avoir tenu des propos "ambigüs" lors d'une réunion. Finalement blanchi, il a été conservé au PSG jusqu'à son départ du club en 2017 avant que l'affaire ne resurgisse.
"J'ai dit aux dirigeants du PSG de faire une enquête"
"Je m’en souviens très bien, j’étais venu voir un match et j’avais rencontré les dirigeants du PSG que je connais personnellement et ils étaient effondrés, explique Boutih. Ils m’ont raconté cette affaire, je sentais qu’ils étaient extrêmement blessés et ensemble on a discuté. Je leur ai dit d’y aller à fond, de faire une enquête, et c’est comme ça qu’on l’a appris, c’est comme ça que le PSG, lui-même, a appris la réalité de ce fichage."
"Ces fiches étaient cachées, elles étaient dans le dos"
"On m’a dit qu’il y avait eu des propos et qu’il (Westerloppe, ndlr) avait été convoqué. Il y a eu une mise au point. Tous les recruteurs étaient informés de quels étaient les critères mais jamais la direction du PSG n’a eu connaissance de ce fichage ethnique, ces fiches étaient cachées, elles étaient dans le dos. C’était une trahison du PSG."
"Pour le PSG ce type de trahison était impensable"
"Le PSG est un club exemplaire dans ses tribunes, et qui veut également l’être en interne, conclut-il. Le PSG a combattu la violence, il a refait de son stade un lieu où tout le monde se rassemble. C’est (le fichage ethnique) le contraire de ce que le club veut. Pour le PSG ce type de trahison était impensable."