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Homophobie dans les stades: pour Nathalie Boy de la Tour, "l'arrêt des matchs n'est pas la solution"

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En marge du tirage au sort de la Ligue des Champions, la présidente de la Ligue de football professionnel Nathalie Boy de la Tour est revenue pour RMC SPORT sur les incidents de ce début de championnat et les multiples interruptions de match à cause de chants ou banderoles homophobes ou insultantes.

La réaction de la Ligue de football professionnel (LFP) après les chants et banderoles déployées lors de la rencontre entre Nice et l'OM (1-2) ce mercredi était attendue. Elle est intervenue ce jeudi par la voix de sa présidente, Nathalie Boy de la Tour, qui s'est confiée à RMC Sport en marge du tirage au sort des phases de groupes de la Ligue des champions. 

"Ce qui était acceptable auparavant ne l'est plus aujourd'hui"

La présidente de la LFP explique tout d'abord sa tristesse de voir des matchs arrêtés en raison de propos homophobes et discriminatoires, et appuie sur le fait que si des choses "pouvaient paraître acceptables auparavant, étaient tolérées, aujourd'hui d'un point de vue sociétal elles ne le sont plus". "Le foot est le reflet de la société qui change", ajoute-t-elle. "Nous devons assumer ces changements et ne plus tolérer certains comportements. Les présidents des autres ligues européennes qui étaient avec moi hier (mercredi) étaient effarés. Cela n’existe pas chez eux."

"L'arrêt d'un match n'est pas la solution"

Nathalie Boy de la Tour propose ensuite diverses mesures pour tenter d'apaiser la situation, notamment en termes de dialogue et de sanctions. Car pour elle, "l'arrêt d'un match, ce n'est pas la solution". "Cela ne satisfait personne. Un match arrêté ça pénalise les acteurs du jeu, la majorité du public qui est là... Aujourd'hui je pense qu'on doit rentrer dans une phase de concertation et de dialogue avec les associations de supporters, c'est prévu. Je les réunis le 5 septembre prochain pour pouvoir échanger et trouver des solutions."

"Pas de formule magique" pour Nathalie Boy de la Tour

Si elle reconnaît que des actions de prévention ne feront pas tout et qu'il ne s'agit pas de stigmatiser les fans qui se déplacent dans les stades, elle veut tout de même faire comprendre que "certaines choses ne peuvent plus être tolérées". Sur les sanctions, la présidente explique que dans certains cas particuliers celles-ci "sont obligatoires" même si elle "ne veut pas dicter la conduite de la commission de discipline". "La frontière entre ce qui est à caractère homophobe et l'injure est ténue. "Pédé", "pédale" sont des insultes, et "enculé" l'est moins. Tout dépend également de l'environnement dans lequel c'est fait, c'est super difficile et il n'y a pas de formule magique."

"Il est illusoire de croire qu'en une saison on va régler le problème, car ce ne sera pas le cas" conclut Nathalie Boy de la Tour.

CP