Homophobie dans les stades: pourquoi les arbitres arrêtent-ils plus facilement les matchs?

C'est un combat qui occupe toute la scène médiatique dans le foot français depuis quelques semaines. Le nouvel épisode des banderoles à caractère homophobe déployées mercredi par des supporters niçois durant le match entre le Gym et l'OM (1-2) - et qui a nécessité une interruption de la partie pendant 12 minutes - est venu s'ajouter au débat sur l'homophobie dans les tribunes. Mais pourquoi, depuis le début de la saison, les matchs sont-ils plus souvent interrompus par les arbitres lorsque des chants discriminants et autres descendent des travées des stades ?
Une circulaire de la FIFA prône la tolérance zéro contre "toute forme de discrimination"
Il faut savoir que les officiels ne font qu’appliquer une circulaire passée un peu inaperçue et envoyée par la FIFA à toutes les associations membres le 25 juillet dernier. Dans ce document la fédération internationale exige la tolérance zéro face à toute discrimination et demande que tout acte de discrimination soit sévèrement puni. Avant la distribution de cette circulaire, le président de la République Emmanuel Macron, en marge de la finale de la Coupe du Monde féminine s’était montré favorable, lors d’une interview, à l’arrêt de matchs en cas d’actes racistes ou homophobes. Une volonté appuyée par ses deux ministres Marlène Schiappa et Roxana Maracineanu, qui ont le tweet rapide sur le sujet, n’hésitant pas à féliciter chaque arbitre qui interrompt une rencontre.
Vers un assouplissement du recours à l'interruption de la part de la Ligue ?
Au sein de la Ligue de football professionnel (LFP), on se dit surpris par la multiplication des interruptions de match depuis le début de saison car ce n’est pas une consigne particulière qui a été donnée. "La seule consigne que l’on a passé aux arbitres c’est de consigner systématiquement dans leur rapport tous les chants insultants qu’ils entendent y compris les historiques ‘la Ligue on t’encule’, ce qui n’était pas le cas jusqu’à présent", explique une source interne.
Devant le tollé provoqué par les interruptions de matchs qui pénalisent les joueurs et staff et surtout l’effet pervers de compétition et provocation suscité chez les supporters, la LFP devrait faire passer le message au corps arbitral d’assouplir le recours à l’interruption. "L’idée c’est d’être plus mesuré dans la prise de décision, sans pour autant être laxiste face aux chants homophobes", poursuit cette source.
Réunion le 5 septembre entre la LFP, les associations de supporters et des assos anti-homophobie
La Ligue mise beaucoup sur la rencontre programmée le 5 septembre avec plusieurs associations de supporters et les associations anti-homophobie partenaires de la LFP. L’objectif est de dialoguer, d’échanger et de définir la meilleure méthode pour faire diminuer petit à petit les expressions à caractère homophobes dans les stades.