"Je crois qu'il était d'accord avec l'OM": les explications de Rivère sur le cas Balotelli

Jean-Pierre Rivère, comment Mario Balotelli en est-il arrivé à rester à Nice?
On a un joueur quo a été sollicité. Et contrairement à ce qui s’est dit, il y a eu de très grosses offres, notamment venant de Chine et j’ai rarement vu un contrat pareil pour un joueur. Mario a décliné tout de suite parce que ce qui l’intéressait, c’était le sportif. Il était un peu contrarié que Nice ne joue pas la Coupe d’Europe parce que c’est un compétiteur. Il a été approché par Marseille et il y a eu aussi un ou deux autres clubs. Marseille a beaucoup travaillé ce dossier pendant un certain temps. A la fin, Mario a décidé de rester à Nice et ça nous va très bien, on cherchait un numéro 9.
Pourquoi cela ne s’est-il pas fait avec Marseille?
Début juillet, le président de l’OM m’a appelé pour me demander si Mario avait un bon de sortie. J’ai confirmé que c’était le cas. Une somme est parue dans la presse mais nous n’avons jamais demandé dix millions d’euros. On avait un engagement verbal avec Mario et son agent, disant que si Nice n’était pas en Coupe d’Europe, il aurait un bon de sortie selon des conditions financières tout à fait acceptables puisqu’on parlait de 4 à 5 millions d’euros. Pendant un mois, mis à part cet appel de Jacques-Henri Eyraud, Marseille ne nous a pas fait d’offre. Ils ont compris qu’il fallait peut-être s’approcher de Nice pour faire une offre, ce qu’ils ont fait.
Combien demandiez-vous à l’OM pour Balotelli?
Nous leur avons proposé Mario à un certain tarif: 4 à 5 millions d’euros avec éventuellement un prêt de Rémy Cabella. On a reçu un retour, je crois que c’était 2,5 millions, mais il fallait acheter Cabella 5 millions. Ou Mario à zéro et Cabella à 2,5 millions. Ils considéraient, c’est leur droit, que Cabella a beaucoup plus de valeur que Balotelli. On n’a pas répondu favorablement à cette demande. Après, on n’a pas reconnecté entre les deux clubs. Il était temps que le dossier se termine, Mario a exprimé le souhait de finalement rester à Nice.
Marseille a pourtant évoqué un montant exigé par Nice de 10 millions…
Jamais nous n’avons annoncé une somme de 10 millions d’euros. Ce n’était pas notre deal avec Mino Raiola, ni avec Mario. Quand on a une parole, on la respecte. On n’a jamais évoqué 10 millions d’euros.
Raiola a-t-il eu un rôle dans l’échec du dossier?
Je sais ce qu’il se passe à Nice. Nous avons respecté notre parole et Mino Raiola a respecté la sienne. Il se dit beaucoup de choses sur lui mais en ce qui nous concerne, il a été d’une grande correction. Je n’ai pas participé aux discussions salariales de Marseille, Mino Raiola et Mario.
Mario Balotelli était-il d’accord avec l’OM?
Je crois que oui. Je suppose.
Dans ce cas, pourquoi l’OM n’a pas fait d’offre plus importante?
Ce que je sais, c’est qu’au lieu de proposer 2,5 millions d’euros ou zéro, ils auraient proposé 4 millions, Mario serait parti. Parce que nous étions tenus de respecter notre parole. On n’aurait pas failli à cela. Mais je ne vous cache pas que cela m’arrange qu’il reste chez nous.
Dans quel état d’esprit est Mario Balotelli?
On a d’abord un coach (Patrick Vieira) qui a imposé des règles à son groupe, Mario les connaît. S’il n’est pas à 100%, ce n’est pas la peine de le garder. C’est lui qui a exprimé sa volonté de rester à Nice.
Avez-vous été gêné par les méthodes marseillaises?
C’est un feuilleton qui a beaucoup duré pour nous. Quand vous voyez, dans les conférences de presse de l’équipe de France, les joueurs marseillais des Bleus qui, au lieu de parler de l’équipe de France, parlent de Mario Balotelli… C’était un peu gênant mais c’est comme ça, c’est le football. Il n’y a pas de guerre avec Marseille. L’OM a son libre arbitre et chacun gère son club comme il le souhaite. On a de bonnes relations, je ne vois pas de conflits avec Marseille.
Sera-t-il investi à 100%?
Je pense que dans la tête de Mario, en début de mercato – ce qui peut justifier son retard mais il a été sanctionné pour cela et les choses sont très claires – il étant partant, il se disait ‘je pars’. Les choses se sont peut-être compliquées en cours de route, je ne sais pas les discussions qu’il y a eu avec Marseille. Ce que je peux vous dire, c’est que s’il n’était pas à 100% concerné par le projet de l’OGC Nice, il ne serait pas avec nous.