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"Je les trouve un peu trop répressifs": pour Saïd Ennjimi, les arbitres français sont aussi responsables des tensions actuelles

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L’ancien arbitre français Saïd Ennjimi était l’invité de "Stephen Brunch" ce dimanche sur RMC pour évoquer la crise de l’arbitrage en Ligue 1. Pour l’ex-officiel international (51 ans), les arbitres devraient privilégier l’apaisement aux mesures répressives.

"Ça fait plusieurs mois que c’est agité." Saïd Ennjimi n’a pas attendu le pétage de plomb de Pablo Longoria il y a une semaine à Auxerre pour constater que la pression est de plus grande sur les épaules des arbitres. S’il reconnait que Stéphanie Frappart, désignée pour officier sur le match OM-Nantes ce dimanche soir, doit composer avec une "préparation délicate", l’ancien arbitre (201 matchs de Ligue 1) porte un regard critique sur sa corporation.

"C’est à ceux qui ont le pouvoir, donc aux arbitres, d’essayer de tempérer"

Partant du constat qu’il y a toujours eu "un rapport de force entre arbitres et dirigeants sur et en dehors des terrains", le consultant pour L’Equipe a estimé dimanche dans l'émission Stephen Brunch sur RMC que l’arbitrage peut évoluer: "Dans ce rapport de force, c’est plutôt à ceux qui ont le pouvoir, donc aux arbitres, d’essayer de tempérer. C’est vrai que les Marseillais n’ont pas eu des décisions très favorables mais la manière de se comporter vis-à-vis d’eux peut aussi être améliorée."

Et Saïd Ennjimi d'illustrer son propos en revenant sur la fin du match de Coupe de France entre l’OM et Lille : "Il aurait été préférable de s’approcher de Medhi Benatia et de tenter de discuter avec lui et d’essayer de l’apaiser. Ou alors, si on est dans le répressif, il faut avoir raison à tous les coups. Malheureusement, Olivier Létang n’a pas été exclu."

"Laissons les arbitres se tromper normalement"

Saïd Ennjimi aimerait que l’arbitrage évolue vers davantage de dialogue. "On peut avoir un rapport humain un peu plus apaisé avec les acteurs du jeu. C’est pendant le match que le rapport entre les arbitres et les joueurs et les entraîneurs doit être plus apaisé. Je trouve les arbitres un peu trop répressifs. Ils devraient être davantage dans la communication et l’apaisement vis-à-vis des joueurs", appuie-t-il, se montrant plus nuancé lorsqu’on évoque les prises de parole des arbitres après les matchs: "Il ne faut pas que ce soit un échafaud permanent."

Surtout que le VAR, s’il a permis d’éviter des erreurs, n’a pas mis fin aux polémiques. Au contraire. "Trop en faire peut être de nature à brouiller un peu les pistes. Laissons les arbitres se tromper normalement. Au moins le contexte de malhonnêteté n’existe pas. On disait de moi que j’étais mauvais, pas malhonnête."

ABr avec Stephen Brunch