L’OM ne paiera pas l'intégralité des salaires si la saison s'arrête, négociations avec les joueurs

Un effort salarial et national, négocié par l’UNFP, est en passe d’être trouvé avec l’ensemble des joueurs professionnels. Selon un système de tranches de revenus, qui prend comme référence le salaire pendant la période de chômage partiel, les joueurs pourraient donc ne toucher, dans un premier temps, qu’un pourcentage de leur rémunération (jusqu’à une baisse de 50% pour ceux qui émargent à plus de 100.000 euros brut par mois) au moins pour les mois de mars et avril - sûrement de mai également - avant de récupérer leur dû à la fin la saison. Il s’agit d’une recommandation du syndicat UNFP, qui peut servir de base aux club professionnels, même si ces derniers doivent mener de leur côté des négociations en interne, entre direction et joueurs.
C’est le cas notamment à l’Olympique de Marseille. Ces derniers jours, Jacques-Henri Eyraud a multiplié les réunions au téléphone ou en visioconférence. Le président olympien a clairement fait savoir à ses joueurs qu’ils allaient devoir consentir un effort salarial, en cette période de crise inédite, discours que "JHE" a répété ce mercredi dans l’émission "Quotidien", sur TMC: "On est dans la crise, et évidemment les joueurs se doivent de faire des efforts, des efforts importants. Je suis confiant et j’espère qu’ils seront au rendez-vous de l’histoire."
Eyraud promet aux joueurs qu’ils toucheront leurs revenus si les droits TV sont versés
Concrètement, Jacques-Henri Eyraud a d’abord demandé aux joueurs s’ils étaient d’accord pour entamer une négociation en vue de baisser leurs rémunérations. Il a ensuite pris un engagement auprès du groupe professionnel: tous les salaires seront versés, au maximum le mois suivant la fin du championnat, si les droits TV étaient bel et bien versés par les diffuseurs.
Reste tout de même une inconnue majeure pour de nombreux joueurs, et un sujet de tension, notamment à l’OM: que se passera-t-il si la saison n’allait pas à son terme?
Selon nos informations, le président Eyraud a clairement expliqué à ses troupes que le club ne sera pas en mesure de leur payer l’intégralité de leur salaire si la saison ne va pas à son terme et donc si l’OM ne touche pas les droits TV. Le club phocéen doit encore toucher environ 27 millions d’euros de droits TV, sans parler du manque à gagner lié aux autres recettes: billetterie, sponsoring, merchandising...
La baisse des salaires est loin de faire l’unanimité
Cette position ferme de Jacques-Henri Eyraud fait grincer quelques dents et n’est pas accueillie de la même manière par tous. Une poignée de joueurs a fait savoir qu’ils étaient d’accord pour revoir à la baisse leur salaire si la saison était amenée à s’arrêter. D’autres sont inquiets, agacés par cette perspective, et demandent plus de garanties. Certains laissent les discussions se dérouler sans prendre parti, comme embarrassés. En clair, ce dossier divise. Au point de susciter un peu d’amertume - le mot est faible - chez les joueurs favorables à cette négociation, qui ne comprennent pas la réticence de certains de leurs collègues.
"Le sujet est forcément tabou dans cette période", confie le proche d’un joueur olympien. Evidemment que les joueurs de foot ne sont pas les plus à plaindre et que le plus important reste la lutte contre la maladie et les dégâts que cette crise sanitaire peut faire chez les plus vulnérables. Mais les joueurs peuvent aussi se poser des questions. Plus on a de sous, plus le train de vie peut être élevé, avec des frais importants à assumer, c’est une réalité. Je crois que les joueurs sont tous prêts à revoir leur salaire à la baisse, à aider l’OM, mais pas sous n’importe quelle condition."
Des négociations vont se poursuivre, notamment à l’OM, où un groupe de joueurs devrait se constituer pour représenter l’effectif et négocier avec Jacques-Henri Eyraud. Avec donc cette question centrale: à quelle hauteur les joueurs seront-ils payés si la saison de Ligue 1 ne va pas à son terme?