"La lutte contre l’homophobie n’existe pas dans le foot français": une association fracasse la LFP et l'absence de sanctions après les chants homophobes en Ligue 1

L'association Rouge Direct a publié ce jeudi un communiqué incendiaire pour dénoncer l'absence de sanctions après les chants homophobes entendus lors des matchs OM-PSG et Saint Etienne-Strasbourg en Ligue 1. L'oganisme de lutte contre l'homophobie a pointé du doigt l'inaction des élus et pouvoirs publics malgré des incidents qui se répètent.

Pas notifiés par les arbitres et officiels, les insultes et chants homophobes entendus au Vélodrome lors du Classique remporté par le PSG (0-3) n'ont donné lieu à aucune sanction de la part de la commission de discipline de la LFP. A l'inverse des supporteurs franciliens, sanctionnés d'une fermeture partielle du virage Auteuil pour des chants homophobes, les ultras de l'OM s'en tirent sans problème. Idem pour ceux de Saint-Etienne en marge de leur victoire contre Strasbourg (2-0), là aussi pour des insultes homophobes. De quoi provoquer la colère de l'association Rouge Direct.

"La commission de discipline de la Ligue de Football Professionnel a refusé de sanctionner hier des manifestations d’homophobie bruyantes, systématiques, délictuelles", a lâché l'organisme qui lutte contre cette dérive dans le sport et en particulier dans le football. "[...] C’est officiel: la lutte contre l’homophobie n’existe pas dans le football français. La LFP, qui agit pourtant par délégation de service public, défie ouvertement son autorité de tutelle, le ministre des Sports."

La LFP est "un acteurs de la banalisation de l’homophobie"

Malgré les condamnations formelles du ministre des Sports, Gil Avérous, et de Bruno Retailleau (Intérieur) après les incidents homophobes au Parc des Princes lors du match de Ligue 1 contre Strasbourg, cela n'a pas été suivi d'effets du côté de la LFP et de son instance disciplinaire. Rouge Direct a dénoncé cette banalisation de l'homophobie de la part de la Ligue présidée par Vincent Labrune.

"Par sa politique d’inaction et d’impunité, la LFP est plus que jamais un des plus puissants acteurs de la banalisation de l’homophobie et de ses conséquences dans l’ensemble de la société, à savoir une augmentation de 19% des crimes et délits contre les LGBT selon les chiffres du Ministère de l’Intérieur", a ainsi regretté l'association de lutte contre l'homophobie.

Le silence "extrêmement inquiétant" des politiques marseillais et parisiens

La LFP est ciblée mais elle n'est pas la seule coupable selon l'association. Le Collectif Rouge Direct a aussi regretté le manque de condamnations d'élus politiques parisiens ou marseillais après le Classique houleux où des supporteurs phocéens ont clairement entonnés des: "Il faut tuer ces pé*** de Parisiens", "Paris, Paris, on t’en**le".

"L’absence de réactions politiques (hormis EELV) face à cette actualité grave est extrêmement inquiétante. Aucune réaction d’Anne Hidalgo, Maire PS de Paris, propriétaire du Parc des Princes. Aucune réaction de Benoît Payan, Maire PS de Marseille, propriétaire du Stage Orange Vélodrome", a ensuite fustigé Rouge Direct dans son commuinqué incendiaire. "Aucune réaction de députés de Marseille comme Sébastien Delogu ou Manuel Bompard (LFI), pourtant très actifs médiatiquement sur d’autres discriminations."

Jean-Guy Lebreton avec Nicolas Pelletier