"Laissons-le bosser": malgré la crise européenne, ces supporters parisiens patients avec le PSG et Luis Enrique

Les semaines se suivent et se ressemblent pour le PSG. Sur la scène nationale, Paris domine largement son sujet, premier de L1 avec six points d’avance et une certaine assurance avant d’affronter Nantes ce samedi soir (21h). Mais quand il s’agit de jouer en semaine, l’histoire est tout autre. Le PSG, demi-finaliste de la Ligue des champions la saison passée, n’a gagné qu’un match (un nul et trois défaites). Au classement, le club est 25e et provisoirement éliminé, à égalité avec le Shaktar Donetsk, Stuttgart ou le Sparta Prague.
Mais contrairement aux années précédentes, les supporters semblent plus tolérants envers leur équipe, alors qu’elle court derrière le Graal européen depuis douze ans. "On a tout eu au PSG. On a eu de l’exigence de résultats rapides avec des stars, aujourd’hui on a une équipe qui est en train de se construire donc on se demande s’il ne vaut mieux pas attendre d’avoir une équipe, soudée, qui correspond aux idées de jeu de Luis Enrique", expose David, abonné depuis plus de 40 ans. Avec une grosse centaine de supporters parisiens, il a une conversation en ligne pour discuter du PSG. Tout le monde n’est pas de son avis mais la patience existe plus qu’avant. Notamment car ils croient dans le discours du président Nasser Al-Khelaïfi, qui parle sans cesse de projet à moyen terme.
"Ca manque peut-être d’une star"
"C’est ce qu’on avait demandé: un coach fort qui travaille avec sa direction sportive, un président qui s’est un peu plus effacé, faire confiance à des joueurs jeunes et talentueux", pense Odezio, un de ses amis abonné depuis 15 ans. "On peut se donner deux, trois, quatre, cinq ans pour bien bosser comme l’ont fait d’autres clubs qui ont réussi ces dernières années." Il évoque Pep Guardiola, qui a décroché l’étoile européenne avec Manchester City sept ans après son arrivée. Peu importe, donc, les plus de 600 millions d’euros dépensés en deux ans ou le bilan de Luis Enrique, le pire pour un entraîneur parisien en Ligue des champions depuis le rachat par QSI (huit défaites en dix-sept matchs). "Il peut se tromper mais il a ses idées, laissons-le bosser, point", défend Odezio, qui demande de la stabilité. "Les résultats ne sont pas folichons, notamment en Coupe d’Europe mais si on marque les buts on se raconte une toute autre histoire." Effectivement, une meilleure efficacité changerait beaucoup de choses… Comme, peut-être, avoir une ou deux stars.
"Je pense qu’il faut mixer intelligemment avec des jeunes joueurs talentueux à un leader très charismatique comme on avait avec Zlatan", dit David. "C’est vrai que ça manque peut-être d’une star pour tirer tout ça", appuie David. On est en tout cas loin de la grève des encouragements il y a deux ans après l’élimination en huitièmes de finale de Ligue des champions contre le Real Madrid. "Je n'ai rien à dire aux supporters, ils sont parmi les meilleurs", loue le coach Luis Enrique. "Au Parc des Princes, il n'y a pas un seul jour où ils ont sifflé. Ils ont toujours été parfaits. Ce que je peux garantir, c'est que les joueurs donnent tout sur le terrain. Si c'est le cas, c'est difficile de les siffler. Si un joueur ne donne pas son maximum, il sort. Je peux juste dire merci aux supporteurs." Ces derniers sont malgré tout moins présents au stade lors des affiches moins prestigieuses. Contre Toulouse, lors de la dernière rencontre à domicile, beaucoup de sièges étaient vides. 7.000 à 8.000 personnes avaient réussi à revendre leur billet. Contre 12.000 habituellement.