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Les drôles d’histoires de Chirac avec le PSG, de la fusion à "Bravo qui?"

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Jacques Chirac, ancien président de la République français mort ce jeudi à 86 ans, a noué une histoire étroite avec le PSG lorsqu’il était maire de Paris. Il avait lancé une idée de fusion dans les années 1970, avant de se soucier de la vente du club dans les années 1990.

Jacques Chirac était déjà un personnage bien connu du paysage politique français quand il a été élu maire de Paris (les élections avaient été réhabilitées 105 ans après les dernières) en 1977. Une époque où le PSG était encore jeune, sept ans après son changement de nom et de statut (1970). Peu connaisseur du football, l’homme politique, décédé ce jeudi à 86 ans, s’est tout de même rapidement penché sur le cas du football dans la capitale. 

Peu de temps après son élection, en 1978, il avait étudié le dossier d’une fusion entre les trois clubs principaux de Paris: le PSG, le Paris FC et le Racing. Il avait surfé sur la volonté du président du PSG Daniel Hechter, en 1977, de fusionner avec le Racing. Fraîchement élu à la mairie, Chirac avait mis son veto au projet. Il avait donc lancé un nouveau plan un an plus tard, avec cette idée de fusionner les trois clubs de la capitale. Avec un but: en faire un club puissant sur la scène nationale. Et une promesse: de gros moyens pour y parvenir. 

Chirac court-circuite le PSG pour créer Paris 1

Le projet avait été lancé, les discussions s‘étaient multipliées et la mairie avait même annoncé, en mai 1978, la fusion programmée pour juin 1979. Quelques mois plus tard, la mairie de Paris avait finalement pris le contrepied du PSG en annonçant la création d’une équipe baptisée Paris 1, avec pour partenaires le PFC, le Racing et la station de radio Europe 1. Et donc pas le PSG du président Francis Borelli, qui avait remplacé Hechter, épinglé pour une affaire de caisse noire. Le projet de fusion fut finalement abandonné en juin 1979, après la relégation du Paris FC en deuxième division. Chirac avait alors tranché en faisant du PSG le club n°1 de la capitale. 

"La ville de Paris et ses partenaires sont convenus de ne pas donner suite à leur projet de constituer une société d’économie mixte sportive nommée Paris 1, avait expliqué la ville dans un communiqué publié le 23 juin 1979. Au terme de la saison 1978-1979, la ville de Paris constate en effet que l’expérience consistant à faire coexister dans la Capitale deux équipes de football professionnel en première division n’a pas été concluante." Un serpent de mer toujours d’actualité. 

"Mais Bravo qui?"

Après cet épisode, Jacques Chirac est resté un suiveur des résultats du club de la capitale, même s’il était beaucoup moins connaisseur que certains de ses pairs Philippe Séguin ou Nicolas Sarkozy. Il a souvent fréquenté le Parc des Princes pour les remises de coupes (en foot et en rugby). C'est aussi ce stade qui fut le théâtre d'une sorte de passation de pouvoir entre François Mitterrand et lui-même à la présidence de la République.

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L’homme d’Etat préférait l’ambiance à la technique, comme l’illustre cette anecdote de Michel Denisot, ancien président du club (1991-98). "Il ne connaît pas bien, mais il aime l’émotion, confiait l’ancien présentateur de Canal+ dans une interview à Nice-Matin en 2014. Il est très bon public. Mais c’est vrai que, lorsque j’étais président du PSG, nous étions un jour côte à côte au premier rang. Le PSG marque, il me demande qui a mis le but, je lui réponds ‘Bravo’. Et il me dit : ‘Oui mais bravo qui?’."

Une Coupe = une Légion d'honneur

Même lorsqu’il était président de la République, Chirac suivait assidûment l’actualité du club, comme lorsque Michel Denisot avait annoncé son départ du club en 1998.

"En février 1998, quand il a été question que j’arrête le PSG à la suite des discussions avec Pierre Lescure, Jacques Chirac m’a appelé, raconte l’ancien dirigeant dans le livre 100 histoires incroyables du PSG. Il m’a dit: ‘je ne veux pas me mêler des histoires du club mais ça va être difficile de terminer la saison alors qu’on sait que vous allez partir. (…) Chirac m’a également dit: ‘Ce serait bien que vous terminiez en gagnant quelque chose, si c’est le cas, je vous donnerai la Légion d’honneur’. J’ai gardé ça pour moi et nous avons terminé en gagnant la Coupe de France et la Coupe de la Ligue coup sur coup au Stade de France." Chose promise, chose due, Michel Denisot est devenu chevalier de la Légion d’honneur en novembre 1998.

Nicolas Couet