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Les victoires de Deschamps

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Si l’Olympique de Marseille s’est relancé en Ligue 1, il le doit en grande partie aux choix de son entraîneur. En modifiant sa feuille de route en cours de saison et en sacrifiant Lucho, Didier Deschamps a libéré une équipe traumatisée par un début de saison désastreux. Explications.

Et si Didier Deschamps avait pris la grosse tête ? Après la troisième victoire consécutive de l’OM en Ligue 1 dimanche, face à Nice (2-0), un journaliste s’est interrogé sur les raisons du regain de forme de son équipe. « A quoi l’attribuez-vous ? », a-t-il demandé au technicien phocéen, lequel a répondu du tac au tac : « A moi ! ». La sortie « mourinhesque » de « DD » aurait pu surprendre si l’entraîneur olympien n’avait éclaté de rire dans la foulée, rassurant ainsi l’auditoire sur son ego, encore à taille humaine. « C’est un ensemble de choses, s’est ensuite repris Deschamps. Chacun accordera un pourcentage plus ou moins important au système, aux joueurs, à l’état d’esprit, à l’adversaire… ».
S’il refuse de tirer la couverture à lui, le Basque est bel et bien à l’origine du redressement de sa formation, passée de la 20e à la 8e place en l’espace de huit journées. Il n’y a pas que face à son directeur sportif que Deschamps fait les bon choix. Sur son espace de prédilection, le terrain, l’entraîneur marseillais a procédé à certains changements qui se sont rapidement avérés payants.

André et Jordan Ayew, droit au but

Le plus spectaculaire est sans aucun doute la modification de son schéma tactique. En basculant d’un 4-3-2-1 taillé pour Lucho à un 4-4-2 plus offensif, Didier Deschamps a permis à ses joueurs de se libérer davantage. Depuis qu’il a changé son dispositif, l’OM est ainsi passé d’une moyenne de 1 à 2,2 buts par match ! Tandis que l’absence de l’Argentin, relégué sur le banc, ne se fait pas ressentir, deux joueurs sortent grandis de ce nouveau dispositif : André et Jordan Ayew. Dimanche, le premier a provoqué le pénalty transformé par Rémy. Quant au second, il a inscrit son premier but de la saison en championnat. Si tout fut très loin d’être parfait face aux Aiglons, la joie de Deschamps au coup de sifflet final en disait plus qu’un long discours sur sa satisfaction. Il est en effet très rare de voir « DD » sauter dans les bras d’un de ses joueurs. Surtout après un succès face au 17e du championnat. André Ayew (qui s’était carrément agenouillé sur la pelouse du Vélodrome avec son frère après l’ouverture du score) a pourtant eu droit à une accolade très appuyée de son coach. Et tant pis si ce dernier, furieux à la mi-temps, a fait trembler les murs de son vestiaire. « On a rectifié le tir après la pause et on a été bien meilleurs », note d’ailleurs Steve Mandanda. Merci qui ?