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Ligue 1: pourquoi le dossier Alvaro embarrasse l'OM

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Alvaro Gonzalez est toujours en Espagne en ce début de semaine. Le défenseur de 32 ans s’entraîne avec un préparateur physique personnel, et attend de savoir s’il peut retourner prochainement à Marseille pour réintégrer, ou non, les séances collectives à La Commanderie. Le dossier est délicat et embarrasse grandement l’OM.

Alvaro Gonzalez a quitté la cité phocéenne avant le match retour à Bâle, en 8e de finale de la Conference League (1-2, le 17 mars). Son retour à l’entraînement n’est pas d’actualité et personne, au sein du club ou de son entourage, n’est véritablement capable de savoir comment l’affaire se terminera. Le défenseur de l'OM n’aurait pas renoncé à revenir défendre les couleurs olympiennes. Et sa situation est un peu plus complexe qu’un simple coup de blues face à un manque de temps de jeu. Comme expliqué par RMC Sport lundi dernier, la décision de mettre à l’écart Alvaro (d’abord des groupes de joueurs convoqués pour les matchs, puis désormais des séances d’entrainement) est avant tout celle de Jorge Sampaoli. Et cela va au-delà de motivations purement sportives.

Un choix de Sampaoli

Entre les deux hommes, les relations sont tendues depuis longtemps. Le technicien argentin s’est mis en tête que le défenseur espagnol a pu avoir une influence néfaste sur certains coéquipiers, notamment pendant la période difficile vécue par l’OM. Bref, que la rancœur d’Alvaro et son hypersensibilité face à une situation sportive compliquée sur le plan personnel pourraient impacter l’ambiance et les performances de l’équipe. Des doutes qui peuvent vraiment surprendre, quand on connait le degré de professionnalisme du joueur, et sa culture club, même s’il est évident qu’Alvaro, toujours à fleur de peau, vit très mal la situation.

L’OM se refuse néanmoins à confirmer - ou à assumer - le terme de "mise à l’écart", insistant sur la nécessité, pour le bien du joueur et du club, d’une mise au vert en Espagne d’Alvaro, au moins pendant la trêve internationale. Le club affirme que cet "exil" de plusieurs jours aurait été décidée en concertation avec le joueur. Ce n’est pas aussi clair dans l’esprit d’Alvaro, qui se serait plutôt senti contraint de quitter Marseille, vu que sa présence aux entrainements collectifs n’était plus la bienvenue.

L’UNFP surveille le dossier

Le club phocéen est en tout cas embarrassé, pour deux raisons principales. D’abord, un joueur professionnel, doit s’entraîner avec le groupe professionnel, sauf éventuellement sur une très courte période. Une mise à l’écart de l’Espagnol, si elle est avérée, pourrait se retourner contre l’OM. L’UNFP (le syndicat des joueurs) suivra d’ailleurs avec attention l’évolution de ce dossier, quitte à devoir rappeler à l’OM, si nécessaire, les bases de l’article 507 de la charte du football professionnel. Ce dernier stipule justement qu’un joueur confirmé ne peut ainsi être mis à la marge, sur la durée.

Le cas Alvaro est également sensible car le joueur est apprécié par les groupes de supporters, qui avaient dénoncé, lors de la réunion avec Pablo Longoria, le traitement que Sampaoli était capable de réserver à des figures emblématiques, comme Steve Mandanda, surtout, ou Alvaro Gonzalez, qui a toujours porté fièrement les couleurs du club.

Une réunion prévue cette semaine

Au-delà de l’aspect symbolique, Longoria est donc entre deux logiques: celle purement sportive, avec un Sampaoli qui a retrouvé la main sur son groupe, le chemin du succès, une ambiance sereine et qui estime pouvoir se passer d’Alvaro ; et celle purement contractuelle, avec un joueur prolongé récemment jusqu’en 2024 et devenu aujourd’hui indésirable.

Le président de l’OM échange avec Sampaoli et les représentants du joueur pour tenter de faire évoluer la situation. L’absence de Leonardo Balerdi, pour une opération subie à l’épaule, peut-elle forcer l’entraîneur argentin à revoir sa position? Sampaoli, maître de ses choix sportifs, devra se positionner. Une réunion devrait avoir lieu cette semaine pour, peut-être, trouver une sortie de crise.

Florent Germain