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OM: comment Sampaoli a éteint la crise

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Les quatre victoires consécutives de Marseille, dont celle de dimanche – si importante – face à Nice (2-1), ont prouvé que l’OM et son entraineur Jorge Sampaoli avaient encore beaucoup de ressources pour atteindre leurs objectifs. Face aux critiques et aux premières contestations, et alors que la crise couvait, l’entraineur argentin a surtout su réagir, et ajuster son mode de fonctionnement.

"No escucho, y sigo." Je n’écoute pas, je continue. L’un des tatouages de Jorge Sampaoli est aussi l’un de ses refrains préférés d’un groupe de rock argentin. Face aux premières secousses ressenties fin février – début mars (défaites à domicile contre Clermont et Monaco, et nul à Troyes), le technicien argentin a pourtant montré qu’il était capable d’écouter les critiques, surtout celles venant de l’intérieur.

Milik installé, d’autres joueurs relancés

A force de discussions avec le président de l'OM Pablo Longoria, et confronté à l’évidence que le sujet polluait aussi un peu le vestiaire, Sampaoli a d’abord mis fin au débat Milik.

L’attaquant polonais est désormais un titulaire indiscutable, et les doutes ne sont plus permis. Le positionnement de Gerson sur un côté a notamment permis au coach marseillais de pouvoir plus facilement associer Payet et Milik à leur poste respectif. Le pari est pour le moment gagnant.

Jorge Sampaoli a aussi su relancer certains joueurs qui avaient beaucoup moins de temps de jeu, voire qui semblaient carrément mis au placard. Amine Harit a ainsi retrouvé l’envie de jouer. Pape Gueye impressionne et devient quasiment un titulaire dans l’esprit du coach. Balerdi, Kolasinac ou Bakambu grappillent quelques minutes. Même Steve Mandanda, à qui Sampaoli disait ne rien pouvoir promettre, a au moins eu la garantie de pouvoir disputer les matchs de coupe d’Europe, et c’est déjà ça.

Le rôle majeur de Pablo Longoria

Dans cette période de mini-crise, avec quelques premiers sifflets contre l’entraineur argentin au Vélodrome, et une réunion tendue entre Pablo Longoria et les leaders de groupes de supporters, Jorge Sampaoli a aussi pu compter sur le soutien sans faille de son président. Alors que le duo n’avait pas encore connu de véritable moment de fièvre, Longoria a joué un rôle majeur et agi comme un paratonnerre. Face aux médias, aux supporters, parfois aux agents mécontents… et évidemment au sein du club, Longoria n’a jamais cédé ni changé de discours. Il le dit et le répète, avec ces mots: il "aime" Sampaoli. Il croit en lui. Et est convaincu qu’il est l’homme de la situation pour ramener l’OM en Ligue des champions. Sampaoli a donc été conforté et s’est senti fort grâce au soutien de Longoria, avec lequel il échange quotidiennement.

Alvaro non-convoqué, un message d’autorité ?

Mais Jorge Sampaoli sait que l’équilibre d’un vestiaire peut être fragile. Par certaines décisions, l’Argentin a aussi voulu faire preuve de fermeté face à ses joueurs. L’une de ces décisions concerne Alvaro Gonzalez. Le défenseur espagnol, qui vit très mal la situation, n’a même pas été convoqué dans le groupe lors de quatre des cinq derniers matchs de l’OM. Selon nos informations, il ne s’agit pas uniquement d’une décision purement sportive. Entre Sampaoli et Alvaro, les relations sont compliquées. L’entraineur argentin serait même convaincu que le défenseur espagnol peut avoir une influence néfaste sur certains coéquipiers. Bref, que la rancœur d’Alvaro envers lui pourrait déteindre sur certains de ses collègues. Des doutes qui peuvent surprendre, quand on connait le haut degré de professionnalisme d’Alvaro, sa culture club et les bonnes relations qu’il entretient dans le vestiaire. Mais beaucoup sont persuadés que Sampaoli s’est servi du "cas" de l'Espagnol pour envoyer un message de mise en garde à ceux qui seraient tentés de ne pas s’impliquer à 100% derrière leur coach.

Une victoire tactique qui lui donne de la légitimité

Le succès face à Nice est en tout cas une victoire très importante pour la légitimité de Jorge Sampaoli. Dimanche soir, le Vélodrome, frustré d’avoir vu l’OM perdre 22 points à domicile depuis le début de saison, a chanté, crié, et vibré. Parfois critiqué pour ses choix tactiques ou ses compositions d’équipe, et même si de nombreux joueurs souhaitaient plus de continuité et de stabilité dans l’organisation du onze, l’Argentin avait préparé un "coup" face à Christophe Galtier. Avec cette défense à trois axiaux (Saliba, Kamara, Caleta-Car), Sampaoli voulait bloquer le jeu en profondeur des Niçois. Comme l’a confirmé Dimitri Payet après le match, l’OM avait préparé son organisation depuis plusieurs jours. Et les joueurs ont totalement adhéré. Ce qui est d’ailleurs sûrement la plus grande victoire, et un signe fort, pour Jorge Sampaoli.

Florent Germain