Losc: comment Lille est passé de relégable à vainqueur éclatant du PSG

Un an après s'être sauvé à l'avant-dernière journée de Ligue 1, le Losc est plus que jamais dauphin grâce à sa brillante victoire contre le PSG dimanche au stade Pierre-Mauroy (5-1). Une métamorphose express entre ajustements de l’effectif, réussite redoutable et nouvel état d’esprit.

Les mines sont abattues. Après avoir cru à un rebond au classement, le Losc vient de subir un scénario cruel. Symbolique de sa saison. Ce 14 avril 2018, les Dogues mènent 2-0 à domicile contre Guingamp, une équipe quasiment déjà maintenue en Ligue 1. Avant de se faire reprendre en encaissant deux buts dans les trois dernières minutes de la rencontre. Score final: 2-2.

Un maintien inespéré en 2018

En quelques instants, les Nordistes déchantent, passant brusquement d’une 17e place ex-aequo avec Toulouse à une place de barragiste (18e), à égalité de points avec Troyes, 19e. Mal embarqué dans la course au maintien, le Losc se sauvera finalement à l’issue d’une série inespérée de trois victoires d’affilée (35-37es journées).

Un an plus tard, jour pour jour, le Losc a collé une claque historique au PSG (5-1). Oublié le passage devant la DNCG et le risque de rétrogradation, lointain le souvenir de l’envahissement du terrain contre Montpellier en mars 2018 ou encore la claque du désespoir reçue à Marseille à la 34e journée (5-1).

Des circonstances favorables

Dans une affiche de gala entre le dauphin et son roi incontesté, Lille a réalisé une prestation parfaite dimanche, dans une belle ambiance au stade Pierre-Mauroy à l’affluence record (49.712 spectateurs). Certes, Lille a bénéficié de quelques circonstances favorables: un effectif amoindri à Paris, deux blessures en cours de match (Thiago Silva et Thomas Meunier) et une expulsion (Juan Bernat). Symbolique de cette saison où les cadors attendus comme Marseille, Lyon et Monaco ont laissé la place à l’éclosion du Losc. Mais cette victoire est surtout un signal.

Menacé par l’OL pour sa deuxième place avant cette journée, les Dogues ont envoyé un message fort à leurs concurrents directs. "On est un bon deuxième en terme de moyenne de points, a souligné le coach nordiste, Christophe Galtier, après la claque infligée au PSG. Si je ne me trompe pas, je pense qu’on est à deux points en terme de moyenne par match, c’est une performance."

Un effectif renouvelé

Comme cette lourde défaite infligée au PSG. Une première sous l’ère qatarie, durant laquelle Paris n’a jamais subi un écart aussi important. "Dès le début du championnat, je savais qu’il allait y avoir un écart conséquent entre le 1er et le 2e, reconnaît tout de même le coach lillois, dont l’équipe pointe à 17 longueurs du PSG. Je ne savais pas qu’à la 32e journée, ce serait nous."

Car l’effectif s’est reconstruit avec des noms assez peu clinquants l'été dernier: José Fonte, Zeki Celik, Jonathan Bamba ou Jonathan Ikoné. Ces recrues ont parfaitement intégré le onze. Passeurs ou buteurs (sauf Celik), ils ont d’ailleurs tous brillé dimanche soir. Mais l’ingrédient supplémentaire est ailleurs à en croire le président du Losc.

La "confiance" en plus

"C’est la confiance, a résumé Gérard Lopez après la victoire de son club. L’année passée, il y a eu des changements mais on savait qu’on avait du talent. Le talent, sur des jeunes joueurs, s’exprime surtout quand il y a la confiance. On le voit aujourd’hui, au match aller, il y a moins de confiance, on est moins sûr de nous, on les laisse jouer et on perd 2-1 mais on peut perdre 3-1 ou même 3-0." Comme quoi ce Losc apprend très vite.

L’efficacité redoutable de Pépé

Auteur d’une saison exceptionnelle (lors de son titre en 2011, Lille comptait 4 points de moins au même stade du championnat), Lille compte sur un Nicolas Pépé à l’efficacité redoutable. Intenable depuis le début de la saison, l’attaquant ivoirien est impliqué sur plus de la moitié des buts nordistes en L1 (19 réalisations, 11 passes décisives pour 54 buts inscrits par son équipe).

Mais dans le Nord, le bonheur sera de courte durée. Car l’homme providentiel va partir. "C’est sûr oui, car c’est un joueur qui va rentrer dans une fourchette de prix et de salaire que le Losc ne pourra plus payer", a confirmé Lopez dimanche matin dans Téléfoot.

Et le buteur ne sera pas le seul à quitter le club puisque le dirigeant a évoqué "quatre-cinq départs" programmés cet été. Lille devra donc vite rebondir. À nouveau former un groupe compétitif, prêt à disputer la Ligue des champions et confirmer en championnat. Ça tombe bien, c’est exactement ce pourquoi Luis Campos a rejoint le club à l’été 2017. En attendant, les supporters de Lille doivent savourer. Car, ils le savent si bien, les choses peuvent très vite changer.

Florian Perrier avec Jean Bommel et Jano Resseguié