Lotomba: "Ne pas avoir été appelé pour la Coupe du monde, c’est très décevant, très frustrant"

L'OGC Nice est englué en milieu de tableau, comment l'expliquez-vous?
C’est clair qu’on a eu un début de saison assez compliqué. Ce n’est pas facile quand on commence comme ça de remonter… Là on essaie de faire le maximum pour revenir et si on regarde nos derniers matchs, on a fait des bonnes prestations avec notamment cette série de 8 matchs sans défaite. Il y a une progression dans le jeu mais c’est encore une question de temps.
L'équipe a gagné en solidité défensive mais est toujours la moins bonne attaque du championnat (16 buts, à égalité avec Angers)...
Il ne faut pas se voiler la face, on a des doutes offensivement. On a pas mal de problèmes, on essaie et on voit que ça ne marche pas trop. On travaille à l'entraînement mais sinon défensivement c’est vrai qu’on fait le job mais il faut trouver la bonne formule et avoir le déclic offensivement.
C’est votre troisième saison à Nice et vous avez connu trois entraîneurs différents (Patrick Vieira, Christophe Galtier et Lucien Favre). Le club n’a-t-il pas besoin de stabilité pour vraiment lancer son projet?
C’est clair qu’il y a eu beaucoup de changements mais ça fait partie du football. Ce n’est pas une excuse, on doit faire avec. Maintenant je pense que la philosophie n’a pas trop changé. La mentalité est toujours la même et l’envie aussi. Je ne pense pas que ce soit un problème.
"Je pense que je fais une bonne première partie de saison mais ce n’est pas pour autant que je dois rester sur ça"
Un nouveau directeur sportif, Florent Ghisolfi, est arrivé en cours de saison. Quel rôle joue-t-il auprès du vestiaire?
C’est quelqu’un qui est très proche et à l’écoute des joueurs. Si on a un problème, il n’a pas de peine à parler avec nous. On voit qu’il a beaucoup d'expérience. Il vient dans le vestiaire, des fois il fait des petits discours avant les matchs. Il a vraiment envie de nous pousser. Même à l'entraînement, il vient voir beaucoup de séances. On voit qu’il est vraiment impliqué.
Sur un plan personnel, comment jugez-vous votre première partie de saison?
Je donne tout, comme d'habitude, après ce n’est pas évident de sortir du lot quand on est dans la difficulté. Mais je pense que je fais une bonne première partie de saison mais ce n’est pas pour autant que je dois rester sur ça. Il faut continuer à aller chercher le meilleur de soi-même. Je suis content et j’espère encore faire plus.
Vous avez été utilisé à droite, dans une défense à 4 ou à 5, mais aussi à gauche... Et ça a plutôt bien fonctionné.
C’est clair que je peux jouer des deux côtés, je suis polyvalent. Ce n'est pas difficile pour moi parce que je l’ai déjà fait dans mes anciens clubs et en sélection. Je sais plus ou moins ce que je peux faire des deux côtés, c’est un atout. Et surtout, plus je joue des matchs, plus je progresse. Donc je suis sur une bonne lancée et il faut la maintenir.
Sur les réseaux sociaux, vous avez de plus en plus de soutien de la part des supporters niçois qui voient en vous un joueur fiable... Faites-vous attention à ce genre de messages?
C’est toujours un plaisir, ça fait du bien de recevoir des messages positifs. Après c’est à double tranchant… Soit on te critique, soit tu reçois du positif mais dans les deux sens il ne faut pas se contenter de ça. De toute façon dans les deux cas ça nous booste. Après, c’est à nous de faire le job sur le terrain pour que les supporters soient contents.
"La non-sélection pour le Mondial? Ça m'a mis un coup au moral"
Vous êtes né à Yverdon-les-Bains, en Suisse, le 29 septembre 1998. Savez-vous qui était l'entraîneur du club d'Yverdon-Sport à ce moment-là?
Je ne sais pas mais si vous me posez la question c’est que c’est Lucien Favre (rires).
Est-ce que le fait que l'entraîneur soit Suisse facilite les choses entre Lucien Favre et vous?
Oui, on vient de la même région. L’accent me fait rigoler parce qu’on le reconnaît quand on est Suisse. C’est drôle d’être ici dans le même club et de venir du même coin. Ça fait toujours plaisir d’avoir un Suisse à la tête de l’équipe. On ne se connaissait pas personnellement avant qu’il arrive mais je savais qui c’était. Ça fait partie des noms du football dans le pays.
Il a été placé plusieurs fois sur un siège éjectable...
On a travaillé ensemble, on sait plus ou moins le plan de jeu qu’il veut mettre en place. Là, on poursuit le travail avec lui et c’est bien qu’il soit là pour qu’on ait cette stabilité pour l’équipe. Parce que quand vous changez de coach, il y a des différences et ça demande un temps d’adaptation pour l’équipe donc c’est normal qu’on ait eu des difficultés en début de saison mais là je pense qu’on est sur le bon chemin.
Vous êtes international suisse (7 sélections) mais n'avez pas été retenu pour la Coupe du Monde au Qatar. Comment l'avez-vous vécu ?
C’est clair que de ne pas avoir été appelé c’est très décevant, très frustrant. J’ai eu des échanges avec le sélectionneur qui m’a expliqué sa manière de penser. Malheureusement, il faut l’accepter. Maintenant, le plus important pour moi c’est d’être performant en club, de jouer et d’avoir des résultats… Après la sélection, ça viendra tout seul. Mais c’est clair que ça m'a mis un coup au moral mais ce n'est pas pour autant que je vais baisser les bras.
"Les échanges que j’ai eu avec les enfants m’ont touché"
Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter pour 2023?
Qu’on fasse une belle saison malgré un début compliqué. Que je sois en bonne santé pour enchaîner plein de matchs et revenir en sélection!
Et la Ligue Europa Conférence?
Aussi ! On prend “step by step” mais on sait qu’on a un coup à jouer. On s’est qualifiés et il nous reste des très beaux matchs à jouer!
Un mot sur votre tombola solidaire qui est prolongée jusqu'à vendredi. Les fonds récoltés seront reversés au Foyer de l'Enfance des Alpes-Maritimes.
J’ai eu la chance que le club ait organisé des activités où j’ai pu rencontrer beaucoup d’enfants. Les échanges que j’ai eu avec eux m’ont touché. Je me suis aussi vu à travers eux et je vois leur frustration. De voir qu’ils peuvent parler à un joueur, lui poser des questions, demander son salaire (rires)... C’est drôle et on voit que ce sont des enfants bourrés d’énergie et d’envie. Ça m'a beaucoup touché et j’ai voulu les aider et leur donner surtout le sourire.