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Montpellier-OL: Laurent Blanc, le plus beau fleuron du club héraultais

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Match spécial ce samedi en Ligue 1 sur la pelouse de la Mosson à Montpellier. Laurent Blanc revient dans son club formateur, là où tout a commencé pour lui au début des années 80. Meilleur joueur de l’histoire du club héraultais, le nouvel entraîneur de l’OL va croiser dans les travées de la Mosson beaucoup de visages connus. Nicollin, Mezy, Baills ou Hours. Des personnes rencontrées pendant ses onze années montpelliéraines et qui ont accepté de raconter quelques souvenirs.

291 matches, 84 buts (meilleur buteur de l’histoire du club), une coupe de France, désigné meilleur joueur de l’histoire du club. Voilà l’empreinte laissé par Laurent Blanc pendant les onze années passés dans l’Hérault à Montpellier. Michel Mezy, conseiller du président et entraîneur de Laurent Blanc en 1990, ne tarit pas d’éloges sur son ancien joueur: "Je pense que c’est le plus grand joueur du club, dans la durée. Il a été pionnier, il a débuté dans ce bungalow à la Mosson puis il est monté haut dans la hiérarchie au niveau national et au niveau international. A mes yeux c’est le meilleur joueur engendré par le MHSC. C’est le plus beau fleuron, mais parce qu’il a joué libéro, il ne faudrait pas qu’il l’oublie (rires)."

Oui car quand Laurent Blanc est repéré à l’âge de 15 ans du côté d’Alès, c’est un milieu de terrain attiré par le but. Un grand maigre, appliqué et technique. Robert Nouzaret, qui l’a lancé chez les pros à 17 ans se souvient: "Il était le plus grand déjà donc il en imposait. Mais sa façon de parler, son intelligence faisait qu’il dominait tout cela. Quand je l’ai vu toucher le ballon pour la 1ère fois, on le comparait à Beckenbauer. Il avait la même classe. Il avait tout pour réussir."

"On était une génération dorée"

Celui que l’on surnommera plus tard le président fait ses classes en deuxième division d’abord avec la première génération dorée du MHSC: Kader Ferhaoui, les frères Passi, Jean-Yves Hours, Pascal Baills etc. Une génération pionnière au MHSC qui s’entrainait à côté de la Mosson. Double finaliste de la Gambardella en 1984 et 1985, cette génération permet au MHSC de finir champion de France de D2 en 1987.

L’actuel entraîneur des gardiens du MHSC, Jean-Yves Hours garde de grands souvenirs de cette époque: "On a créé une amitié qui perdure et c’est notre plus grande victoire. On se retrouve toujours avec plaisir. Chacun a fait sa carrière mais on a créé des liens d’amitié super fort. C’est une histoire qui date de tellement loin. On était une génération dorée. On avait des joueurs régionaux. On a vécu de belles histoires."

Libéro à contre cœur

Avec cette génération et quelques vieux briscards, dont Jean-Louis Gasset, ils vont écrire les premières belles pages du MHSC dans l’élite. Une coupe de France en 1990 et un parcours européen la saison suivante avec une défaite contre Manchester United en quart de finale.

Une époque où Laurent Blanc va reculer sur le terrain. Devenant défenseur central associé à Júlio César, sur une idée donc de Michel Mezy: "J’avais dit à Aimé Jacquet, entraîneur de Montpellier à l’époque, de le faire jouer libéro. Il l’avait fait jouer à Sochaux et après il était revenu au milieu. Moi ça ne me plaisait pas car j’y voyais un avenir autre à un autre poste. Quand je suis devenu entraîneur, je me voyais mal jouer avec Blanc et Valderrama au milieu. Et comme je voulais faire jouer Valderrama je me disais que la solution c’était de faire reculer Laurent car c’est le poste qui lui conviendrait le mieux. Il est grand, techniquement il est fort, une bonne vision de jeu, il peut relancer." Et le conseiller du président se souvient parfaitement de la réaction de Laurent Blanc la veille du match de coupe de France contre Istres en février 1990: "Il m’a dit je ne joue pas. Ce n’est pas grave, je ferais jouer Der Zakarian et toi tu ne joueras pas. Le lendemain matin il est venu, on a été marché et il m’a dit je joue." Un poste qu’il ne quittera plus jamais même lors de son départ pour Naples l’été 1991 pour 17,5 millions de francs (2,67 millions d'euros).

Un retour raté en 2007

Après son passage en Italie, il fera de nouveau un crochet par la France non loin de Montpellier d’ailleurs. A Nîmes lors de la saison 92-93. Mais le MHSC n’arrivera jamais à faire revenir son joueur du côté de la Mosson. Une seule fois, le club a sondé Laurent Blanc, en 2007. Le club est en Ligue 2. Jean-François Domergue est en poste mais Louis Nicollin et Michel Mezy rêvent de Laurent Blanc: "J’ai été le trouvé à la thalasso de la Grande Motte, se souvient Mezy. Si tu veux, tu peux aider ton club formateur en devenant entraîneur. Ça n’a pas marché, il voulait démarrer dans un club de haut niveau." Laurent Blanc signera quelques semaines plus tard du côté de Bordeaux.

15 ans après, il fait son retour à Montpellier avec un autre club, Lyon. Mais ce match sera un match très spécial car on retrouvera sur le banc de touche Blanc et Passi côté lyonnais et Baills et Hours côté Montpellier: « Ça va être rigolo, il va y avoir un petit regard complice, imagine Jean-Yves Hours. On se retrouve avec plaisir mais on se concentre sur le travail. C’est la Paillade contre l’historique de la Paillade. Mais on ne va pas se faire de cadeau."

C’est certain car depuis lundi, Romain Pitau a repris les rênes de l’équipe première et il n’a de cesse de rappeler que Montpellier doit retrouver cet esprit Paillade que Laurent Blanc connaît si bien. Et avec toute l’affection que peuvent lui porter Mezy ou Hours, ils souhaitent beaucoup de réussite à Laurent Blanc du côté de Lyon. A parti de dimanche.

Julien Landry