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Nantes: "Il y a des gens plus malheureux que nous", comment Kombouaré évite la menace du surmenage pour les entraîneurs

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Antoine Kombouaré a réagi ce jeudi aux récentes confessions de Franck Haise révélant avoir envisager d’arrêt sa carrière à Lens en raison d’un surmenage. L’entraîneur du FC Nantes a évité ce genre de menace en prenant soin de couper et de ne pas ajouter des tâches supplémentaires à celles de son poste.

Ce n’est pas nouveau, le métier d’entraîneur n’est pas un long fleuve tranquille. Pep Guardiola l’a rappelé mardi soir en se présentant en conférence de presse avec le visage scarifié… par lui-même après le nul concédé par Manchester City face au Feyenoord Rotterdam (3-3) en Ligue des champions.

"Quand je suis arrivé à Nantes à 18 ans, je n’avais rien, j’étais tout seul"

La semaine dernière, Franck Haise, actuellement à Nice, avait révélé avoir envisagé d’arrêter sa carrière à Lens en raison du surmenage engendré par son cumul de fonctions d’entraîneur et de manager général. Antoine Kombouaré, en poste à Nantes, explique avoir échappé à une telle usure au cours de sa carrière de joueur, puis d’entraîneur. En raison de sa trajectoire, principalement.

"Je le traduis par d’où je viens, par rapport à mon parcours", explique l’ancien technicien du PSG (2009-2011). "Je vis avec ça. Quand je suis arrivé ici (à Nantes) à 18 ans, je n’avais rien, j’étais tout seul." Il ajoute:

"J’ai construit ma carrière toujours avec l’idée de me battre, de m’accrocher"

Un leitmotiv qu'il a conservé sur le banc. "Quand je suis passé entraîneur, j’ai connu des situations où j’ai été démis de mes fonctions mais je me suis toujours relevé et tout seul. J’ai toujours tracé mon chemin, je me suis préparé à ça, j’étais conditionné à ça."

Kombouaré insiste sur ces différences de parcours mais aussi la manière de vivre ce métier. "Lui (Haise) a peut-être été longtemps au centre de formation (de Rennes, Lorient, Lens, NDLR), je n’en sais rien", tente -t-il de comprendre. "Après, il a voulu être manager général à Lens mais moi, non, je suis juste entraîneur de l’équipe première. C’est pour ça que je ne m’occupe pas de la formation, c’est suffisamment compliqué, il y a une énorme charge de travail ici avec l’équipe première. J’ai toujours pensé que je devais me concentrer sur mon travail avec l’équipe une."

"Quand je rentre chez moi, je sais couper", conclut-il. "Je ne dis pas que j’étais comme ça à 39 ou 40 ans (il en a 61 aujourd'hui), à Valenciennes (2005-2009). Maintenant, peut-être avec l’expérience, j’arrive à prendre un peu plus de recul. Mon travail sur le terrain est très compliqué, très dur mais il y a des gens plus malheureux que moi, que nous. Il faut aussi savoir couper, prendre du recul, de la hauteur. Chacun vit son métier différemment. J’adore mon métier, je suis passionné par ce que je fais. Aujourd’hui, bien sûr que je dors un peu moins bien (Nantes est barragiste) mais quand j’arrive à la maison, je sais couper. Je ne prends pas la tête à mon épouse, à mes enfants avec mon travail. On sépare."

Nicolas Couet avec Pierre-Yves Leroux