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Nasser Al-Khelaïfi "victime d'un réseau de maîtres chanteurs criminels"? Un nouveau témoignage corrobore la défense du président du PSG

Devant le conseil de l'ordre des avocats de Paris, Me Pardo a accusé Tayeb Benabderrahmane d'avoir voulu obtenir des sommes astronomiques en faisant chanter Nasser Al-Khelaïfi avec des vidéos intime du président du PSG.

Les suites de cette affaire rocambolesque, révélée par Libération, nous sont rapportées par le quotidien L’Equipe. L'ex-avocat du lobbyiste franco-algérien Tayeb Benabderrahmane, lequel affirme avoir été détenu arbitrairement de janvier à octobre 2020 au Qatar, accuse son ancien client d’avoir tenté de faire chanter le président du Paris Saint-Germain Nasser Al-Khelaïfi. Me Pardo a été questionné par le conseil de l’ordre des avocats de Paris après la saisie, par Tayeb Benabderrahmane, de la bâtonnière de Paris.

Ce dernier accuse son ancien avocat de l’avoir en quelque sorte abandonné à son sort avant de chercher à négocier des accords en coulisses avec l’entourage de Nasser Al-Khelaïfi. Le contenu de l’audition de Me Pardo permet d’infirmer en partie ce témoignage. Selon le conseil de l’ordre, Me Pardo a bien réalisé des diligences (en droit: formalités nécessaires à la conclusion d’une opération juridique) "dans le cadre de la mission qui lui a été confiée d'obtenir la libération de Monsieur Tayeb Benabderrahmane des prisons du Qatar".

Proche de Nasser Al-Khelaïfi: "La vérité finit par sortir lentement"

En creux, Me Pardo confirme que Tayeb Benabderrahmane a bien été séquestré au Qatar et que les accusations portées à son encontre justifiant cet emprisonnement "étaient celles d'atteinte à la sûreté de l'État du Qatar". Tayeb Benabderrahmane aurait obtenu des documents sensibles sur la vie intime du président du Paris Saint-Germain, des enregistrements qu’il se serait proposé de rendre moyennant récompense, en l’occurrence une forte somme d’argent, ce que l’intéressé continue de nier.

"Très vite, l'une des conditions préalables posées à ce renoncement a été la remise des clés USB qui, selon la partie adverse, contenait des enregistrements à caractère sexuel volés à Monsieur Al Khelaïfi", écrit le conseil de l'ordre de Paris dans la première décision rendue le 14 octobre, laquelle résume les propos de Me Pardo. Une fois les documents compromettants remis aux avocats de Nasser Al-Khelaïfi, le lobbyiste a pu être remis en liberté, d’après le récit de Me Pardo, qui dénonce les "volte-faces soudaines et la mauvaise foi évidente" de Tayeb Benabderrahmane, dès son retour à Paris.

Tayeb Benabderrahmane aurait alors confié à son ex-avocat détenir une copie des enregistrements, avec la volonté de s’en servir pour obtenir des sommes "astronomiques" (plusieurs dizaines de millions de dollars") auprès du Qatar et de Nasser Al-Khelaïfi. Une tentative de chantage qui expliquerait pourquoi les deux hommes sont en froid actuellement. "C'est incroyable comme la vérité finit par sortir lentement. Des semaines et des semaines d'abus et de mensonges, lentement on réalise que Nasser est victime d'un réseau de maîtres chanteurs criminels", commente une source proche du président du PSG.

Droit de réponse du conseil de Tayeb Benabderrahmane

"Tayeb Benabderrahmane ne fait partie d'aucun réseau criminel de maitres chanteurs et l'accusation portée à son encontre d'être à l'origine d'un chantage envers le président du PSG n'est qu'un contre-feu ridicule et grossier, dénué de tout fondement, allumé par les défenseurs du Qatar pour porter atteinte à son honneur et à sa réputation.

Tayeb Benabderrahmane a déjà initié plusieurs procédures pour faire valoir ses droits devant des juridictions nationales et internationales, après avoir été détenu arbitrairement et torturé par les autorités qataries en 2020.

La vérité mettra du temps à éclater mais elle apparaitra inéluctablement.

Enfin, il semble important, dans le cadre de la lecture de cet article, de faire état finalement de la décision du Bâtonnier de Paris, et non des seules prétentions de Me Pardo, qui a été rendu le 14 octobre 2022. Me Pardo réclamait plus de 150 000 euros d'honoraires. Le Bâtonnier de Paris, au regard des "diligences" entreprises par l'avocat, a ramené ses honoraires à la somme de 44 000 euros, soit plus de trois fois moins que ce qu'il réclamait."

A.P. et Q.M.