Nice: "Entraîneur honnête", "amoureux de son football"... Francesco Farioli raconté par ceux qui l'ont croisé

Lorsque Jimmy Durmaz commence à raconter son ancien entraîneur au Fatih Karagümrük (Süper Lig), l’émoji "cerveau" apparaît immédiatement. L’ancien ailier du Toulouse Football Club ajoute immédiatement un qualificatif : "game changer". Le Suédois pousse même à expliquer que Francesco Farioli lui a redonné goût au football. "Ça a été comme une renaissance pour moi, explique d’emblée Durmaz. J’ai à nouveau aimé le football avec Francesco. J’ai repris du plaisir, je me suis amusé."
L’ancien du TFC a connu une deuxième carrière avec l’entraîneur italien, le changeant même de poste, pour le mettre au coeur du jeu, dans une position plus basse sur le terrain. "Quand il est arrivé, il m’a dit qu’il allait m’utiliser comme arrière droit alors que j’étais un ailier et j’ai cru que c’était une blague, raconte amusé Durmaz. J’ai fait une séance d’entraînement à ce poste, puis on a eu une blessure au milieu et il m’a demandé alors de jouer en 8, parfois même en 6 devant la défense. On a vu que mes qualités correspondaient parfaitement à ce que souhaitait le coach et je suis tombé amoureux de ce repositionnement."
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Pour Farioli, il y a des postes clés où les joueurs techniques sont indispensables dans la construction du jeu, dans l’exécution de ses principes footballistiques. Le poste de gardien fait partie de cet idéal. Pour l’Italien, il est impensable d’avoir un portier en incapacité d’aider techniquement dans les sorties de balle et dans l’élaboration de son jeu au sol pour attirer le pressing adverse et profiter des espaces créés. Runar Alex Runarsson a toujours été un gardien à l’aise avec le ballon. L’ancien joueur du DFCO a côtoyé Farioli à Alanyaspor jusqu’il y a quelques semaines : "Nous avons passé beaucoup de temps sur des séances d’entraînement et aussi en vidéo pour que tout le monde comprenne la construction de derrière et les espaces à utiliser." Le nouvel entraîneur de l’OGC Nice inclut le gardien dans son processus de jeu. "Son principe a toujours été de considérer le gardien comme un joueur de champ, y compris à l’entraînement, en dehors de quelques exercices spécifiques", raconte Massimo Carcarino, ancien analyste vidéo de Sassuolo, club dans lequel Farioli a passé deux saisons. "Il a souvent parlé de la notion de courage dans les phases avec possession et l’effectif était très réceptif", reprend Runarsson. Et si l’équipe concédait un but sur un ballon perdu aux abords de la surface ? "La responsabilité était toujours portée sur le collectif."
Un entraîneur des gardiens avec une vision globale
Entraîneur des gardiens sous Roberto De Zerbi à Sassuolo, Francesco Farioli a toujours développé une image plus globale que son "simple" poste dédié aux portiers neroverdi. "Il avait cette préoccupation générale du jeu, qui est assez normale dans le football actuel, mais il faut respecter logiquement les étapes à franchir et les moyens de s’exprimer car c’est toujours l’entraîneur principal qui prend les décisions", éclaire Carcarino. Le chemin était-il tout tracé pour le nouvel entraîneur niçois ? "Je l’imaginais avoir cette évolution", confirme l’analyste vidéo.
Farioli encourage la prise de risque chez ses joueurs et il se définit lui-même volontiers comme "extrémiste" dans certaines idées. "Il faut avoir ce côté-là quand tu as la vision de son football de possession pour éviter que l’adversaire te pose des problèmes avec le ballon, explique Runarsson. C’est aussi parfois la meilleure manière de défendre que de confisquer le ballon."
Une gestion franche et humaine
Le gardien islandais d’Alanyaspor a apprécié la personnalité de Farioli : "Il ne faisait pas de différence selon le statut des joueurs et il parlait avec tout le monde. Il était honnête et c’est pour moi la qualité la plus importante d’un coach. Il n’a jamais eu peur de nous dire ce qu’il pensait dans une optique d’amélioration collective. Je ne peux que raconter des bonnes choses à son sujet." Seul en Turquie avec sa femme et ses enfants restés en Islande, Runarsson a aussi aimé la touche humaine de son entraîneur : "Il a été incroyablement sympa avec moi, quand il le pouvait, il me donnait la permission d’aller voir ma famille en Islande." Prêté par Arsenal, le portier a longtemps hésité l’été dernier sur sa future destination. Farioli a activé tous les réseaux possibles pour le convaincre de le rejoindre en prêt en Turquie : "Il a été jusqu’à contacter un jardin d’enfants dans la perspective de la venue de ma famille ainsi que des anciens joueurs d’Alanya en leur demandant de m’appeler pour me parler du club, de la ville et de la vie quotidienne dans le pays. Sa volonté farouche de me faire venir a fini par motiver ma signature dans ce club."
Jimmy Durmaz enchaîne lui les louanges et souligne l’excellente relation dès le premier jour avec Francesco Farioli. Le Suédois de 34 ans va même plus loin sur l’influence qu’a eu le technicien italien sur sa carrière : "J’ai plus appris avec lui que pendant tout le reste de ma carrière. J’ai commencé à voir le football sous un angle différent et je suis même devenu avec lui le joueur que j’avais toujours voulu être. J’ai réellement redécouvert le football."