OL : Fournier encore prudent, Aulas très remonté

La victoire face à Toulouse (3-0), ce vendredi, permet à Lyon de souffler. Quatrième de Ligue 1, l’OL oublie, au moins pour un temps, les tensions qui perturbent son vestiaire. Un soulagement pour Hubert Fournier, qui reconnaît tout de même que l’état d’esprit de son groupe peut encore s’améliorer : « Il y a encore des choses à revoir, notamment dans le mieux vivre ensemble qui est une valeur fondamentale dans le sport collectif et c’est sans doute là-dessus que l’on doit faire le plus de progrès. »
« Ce qui est intéressant, c’est que c’est en train de basculer dans le bon sens, a poursuivi Fournier. Il y en a encore certains qui sont en marge du groupe et notre travail est de les ramener dans le projet collectif. Si on y arrive, on va passer une belle saison. Et si on n’y arrive pas, ce sera plus compliqué. Pour ceux qui ne souhaitent pas réintégrer la troupe et pour l’équipe en général et le club. »
Le show Aulas
Si l’entraîneur lyonnais a donc reconnu les soucis de comportement, Jean-Michel Aulas s’est présenté de lui-même quelques instants plus tard pour… les nier en bloc ! Et le président de l’OL était dans une très, très grande forme. Voici son « show » retranscrit en intégralité :
« Je suis assez chaud ! J’ai vu un blog de RMC, à vomir ! Je l’ai amené d’ailleurs. Mais j’en ai pour tout le monde. Le titre de L’Equipe de ce matin était : "Dans la tourmente". Mais non ce n’est pas vrai, c’est ça qui est incroyable. Vous ne pensez pas que je viendrais perdre du temps à vous expliquer qu’il ne faut pas recommencer car à chaque fois, vous êtes ridicules ! Il ne s’est rien passé ! Vous prenez un sujet, vous en faites une histoire romancée pour vendre du papier et derrière, vous prenez des responsabilités inouïes de créer en interne des inégalités.
Pourquoi c’est toujours Lyon ? Cette année, à chaque match européen, vous sortez une nouvelle affaire la veille. L’entraîneur dit ce que vous aimez entendre et moi, je dis la réalité parce que je n’ai rien à attendre de vous. Je me suis toujours fait la place que je méritais et je la ferai encore cette année. Mais il y a des moments où vous exagérez et je suis venu vous le dire les yeux dans les yeux. Il ne s’est rien passé. Il y a eu quoi ? Ce qui se passe dans tous les vestiaires. Mais en général, vous n’en parlez jamais. Quand c’est Lyon, vous pensez que ça va vous faire vendre du papier en plus. Mais vous passez pour des rigolos. »
« Vous les avez fait passer pour des voyous qui se battaient »
« On a des mecs bien. Il faut les soutenir et là, vous les avez fait passer pour des voyous qui se battaient, qui ne se respectaient pas. Vous avez même réussi à mettre Mapou (Yanga-Mbiwa) dans une situation où il vous a dit ce que vous souhaitiez entendre. Vous avez critiqué de manière éhontée l’ensemble du recrutement qu’on a fait. Moi, je maintiens que c’est un bon recrutement. Vous avez vu le match de Mathieu (Valbuena) ce soir (une passe décisive et un but, ndlr) ? Darder, vous avez dit que c’était un inconnu, vous avez vu ce qu’il a fait ce soir ? Il aurait pu marquer trois buts. Le petit Maxwell (Cornet) ? Vous avez dit qu’on n’avait pas d’attaquants. Ce soir, en dix minutes, il marque un but magnifique.
Vous savez, la gestion d’un club de foot, ce n’est pas un roman à l’eau de rose. C’est de la compétition, comme en entreprise. A chaque fois que vous nous mettez un poignard dans le dos, ça nous fait mal et nous donne moins de chances de réussir ce qu’on veut réussir. La preuve que vous vous êtes trompés, c’est que ce soir, ça s’est bien passé alors que vous aviez prédit des choses innommables, que les joueurs étaient des voyous, les dirigeants des incapables et l’entraîneur, un rigolo. »
« Mon fils me dit : "Quand est-ce que tu vas aller en prison ?" »
« Faites-nous confiance, vous allez voir, vous allez être heureux de pouvoir dire du bien de l’OL. Ça va vous soulager et ça va m’éviter de passer des nuits blanches. Je me lève maintenant à 5h du matin pour regarder sur l’Ipad la Une de L’Equipe. Parce que depuis trois semaines, on fait la Une. Mon fils me dit d’ailleurs : "Quand est-ce que tu vas aller en prison ? Parce qu’avec tout ce qu’on dit de mal sur toi."
Donc il faut remettre les choses en perspective, c’est pour ça que je suis venu. Je viens rarement après une victoire, je viens souvent après les défaites. Mais là, ça me faisait vraiment plaisir de vous parler avec le cœur, parce que franchement, vous nous avez fait souffrir. J’ai souffert parce qu’il a fallu que je me tape toutes les lectures des blogs, des journaux, des petites brèves qui disaient qu’on allait droit dans le mur. Ce soir, ça va mieux, grâce à vous d’ailleurs, car si vous n’aviez pas été là, je n’aurais pas pu reprendre le sourire. »