OL: Où était le club quand Genesio est arrivé?

Cela semblait n’être qu'une formalité. Même si Jean-Michel Aulas s’en est défendu au cours d’une conférence de presse surréaliste, l’élimination en demi-finale de la Coupe de France face à Rennes (2-3) mardi, a complètement redistribué les cartes sur l’avenir de Bruno Genesio. En fin de contrat en juin, ce dernier attendait de parapher une prolongation de deux ans. Celle-ci a été gelée et l’avenir du technicien s’inscrit désormais en pointillés sur le banc de son club. Sonné par les propos de son président, qui lui a infligé un exercice humiliant devant les médias, le technicien a tenté de sauver les apparences en assurant que son cas passait après le club.
Garde viré en cours de saison, une première depuis 1996 à l'OL
Il a aussi glissé cette petite phrase qui sonne étrangement et laisse planer le doute sur son futur. "Laisser le club où je l'ai trouvé". Mais où l’avait-il trouvé quand il a été nommé sur le banc de l’OL, le 24 décembre en 2015 en remplacement d’Hubert Fournier, dont il était l’adjoint après avoir été celui de Rémi Garde? Mal en point. C’est d’ailleurs pour cette raison que Jean-Michel Aulas avait décidé de se séparer d’un entraîneur en cours de saison pour la première fois depuis Guy Stéphan en 1996.
En crise avant l'entrée dans le nouveau stade
Quatre jours avant cette annonce, les coéquipiers d’Anthony Lopes, déjà titulaire dans le but, venaient de perdre sur le terrain du Gazelec Ajaccio (2-1), le sixième match de suite sans victoire en championnat (cinq défaites, un nul), et pointaient à la 9e place de L1. Une série marquée par des revers cinglants à domicile face à Montpellier (2-4) et Angers (0-2), mais aussi à Nice (3-0) et Paris (5-1). La qualification pour les quarts de finale de la Coupe de la Ligue aux dépens de Tours (2-1) ne fut qu’une brève accalmie. Autant que la victoire à Valence (0-2) lors du dernier match d’une phase de poule de la Ligue des champions cauchemardesque.
Le destin de Lyon était déjà scellé depuis longtemps dans cette compétition avec un parcours qui avait mené les hommes d’Hubert Fournier à la dernière place d’un groupe a priori abordable (derrière le Zénith Saint-Pétersbourg, La Gantoise et Valence). L’entrée dans le nouveau stade prévue le 9 janvier 2016 avait également convaincu les dirigeants d’apporter un vent de fraîcheur à un effectif en manque d’inspiration.
Genesio avait redressé la barre, avec un 6-1 face à Monaco
Cela avait marché puisque Lyon avait signé une belle deuxième partie de saison avec seulement quatre défaites en championnat (dont une à Saint-Etienne). Les éliminations des deux coupes nationales par le PSG avaient été acceptées et l’OL avait arraché la deuxième place en remportant onze de ses quinze derniers matches, avec notamment un 6-1 face à Monaco lors de l’avant-dernière journée. Genesio avait permis à Lyon de retrouver la Ligue des champions. Une condition suffisante pour transformer son intérim en contrat de trois ans comme entraîneur principal.
Malgré les critiques d’une part importante des supporters, il semblait bien partie pour prolonger encore l’aventure l’été prochain. C’est désormais beaucoup moins certain depuis mardi soir. Privé de toute chance de titre, il lui reste un objectif à atteindre pour respecter sa parole de laisser le club là où il l'avait mené à l'issue de ses six premiers mois d'intérim: à la 2e place du championnat (l'OL est actuellement 3e à 4 points de Lille, 2e). Cela pourrait être sa dernière mission lyonnaise.