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OM: Chedjou raconte pourquoi Tudor s'est raté à Galatasaray

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Arrivé ce dimanche à la Commanderie pour signer un contrat de deux ans avec l'OM, Igor Tudor est décrit comme un entraîneur aussi ambitieux dans le jeu qu'intransigeant avec ses joueurs. A Galatasaray, sa méthode n'avait pas vraiment fonctionné.

Un caractère affirmé, des méthodes exigeantes et une philosophie de jeu ambitieuse. Voilà comment est le plus souvent décrit le style Igor Tudor. Comme annoncé par RMC Sport, le Croate de 44 ans est arrivé ce dimanche à la Commanderie afin de signer son contrat avec l’OM. Choisi par Pablo Longoria pour succéder à Jorge Sampaoli, parti vendredi en raison de profonds désaccords sur le mercato, l’ancien défenseur central va s’engager pour deux ans. Encore méconnu en France, il a beaucoup bougé depuis sa reconversion débutée en 2012.

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Hajduk Split, PAOK Salonique, Karabükspor, Galatasaray, Udinese… les expériences se sont multipliées pour l’ex-Turinois. La saison dernière, c’est à l’Hellas Vérone qu’il a marqué les esprits en guidant cette équipe jusqu’à la neuvième place de la Serie A, en misant sur un football résolument offensif. Les observateurs comme ses joueurs ont loué son travail, axé autour de deux ingrédients essentiels à ses yeux : agressivité et intensité. Mais il n’a pas laissé partout un si bon souvenir. A Galatasaray, son aventure ne s’est pas vraiment bien passée.

Plus fan de Simeone que de Guardiola

Nommé en février 2017, il avait pris la porte dix mois plus tard, après avoir entretenu une relation orageuse avec son groupe. "Je me souviens de son premier discours au vestiaire, avant même sa première séance, raconte à L’Equipe le défenseur Aurélien Chedjou, qui l'a connu à Istanbul. Il nous a dit : 'J'aime bien Guardiola, mais je préfère Diego Simeone, je veux une équipe qui cravache et qui avale les kilomètres.' Il nous a dit qu'on allait tellement souffrir qu'on ne verrait plus rien d'autre que le centre d'entraînement et notre lit, et c'est ce qu'il s'est passé, on était rincés en rentrant chez nous. Et puis il ne jurait que par le 3-5-2 alors qu'on n'avait pas les joueurs pour. On a essayé de le lui dire mais ça n'a rien changé."

"On s’est pris un peu la tête. Dans une défense à trois, il me positionnait sur le côté droit. J’avais le sentiment de me retrouver dans la position d’un latéral. Je ne me sentais pas à l’aise à ce poste. (...) On s’est séparé sur une fausse note. C’est vraiment le seul coach avec lequel je me suis un peu frité. Mais il m’a ouvert les yeux sur certaines choses", ajoute l'ex-Lillois auprès du Parisien. Du genre directif et intransigeant, Tudor ne devrait pas laisser beaucoup de répit aux Marseillais.

"Il exige beaucoup à l’entraînement et demande beaucoup d’intensité, appuie Simone Rovera, spécialiste du football italien pour RMC Sport. Ce n’est pas Roberto De Zerbi, ce n’est pas un entraîneur aux longues phases de possession. Lui cherche beaucoup la verticalité. Par contre, beaucoup de questions se posent. Il fait rarement des saisons entières. Le fait qu’il ne dure pas longtemps dans les clubs et que ça se termine parfois un peu mal, c’est parce qu’il a un très fort caractère. Je ne sais pas si c’est l’homme de la situation, mais il fait bien travailler ses joueurs et généralement il a un impact immédiat. On l’a vu à l’Udinese. Il arrive à motiver ses joueurs, mais c’est très exigeant. Il faudra voir comment les joueurs vont l’accepter. Ceux qui connaissent les deux me disent que ça va travailler beaucoup plus avec Tudor qu'avec Sampaoli."

RR