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OM, Di Meco: "Je ne vois pas les 120 millions d’euros sur le terrain"

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C’est un Eric Di Meco très inquiet qui s’est exprimé au lendemain de la nouvelle défaite de l’OM, à domicile cette fois, dimanche contre Rennes (3-1). L’ancien défenseur du club phocéen s’interroge : sur le rôle exact du directeur sportif Andoni Zubizarreta, sur la communication du président Jacques-Henri Eyraud et, surtout, sur l’ambition de l’actionnaire, Frank McCourt, dont il pointe le manque de retour sur investissement.

Eric Di Meco est inquiet, très inquiet. L’OM a encore sombré, dimanche soir en Ligue 1, devant Rennes (3-1), quinze jours après avoir bu la tasse à Monaco (6-1). Notre consultant football ne cache pas ses interrogations concernant la direction du club et notamment les hommes forts de « l’OM Champions Project » : le directeur sportif, Andoni Zubizarreta, le président Jacques-Henri Eyraud et l’actionnaire Frank McCourt.

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"Il y a un directeur sportif qu’on n’entend pas, qu’on ne voit pas. Il n’a pas fait de recrutement marquant lors de cette intersaison. Beaucoup espéraient voir arriver le Verratti de Leonardo au PSG avec Zubizarreta, c’est-à-dire un petit Espagnol que personne ne connait et qui devient une révélation. Je ne dis pas que c’est sa responsabilité mais est-ce qu’il a les coudées franches pour travailler ?"

"L’humilité est importante dans le football"

"On a un président qui préside et qui doit mettre tout cela en musique. Il a beaucoup parlé depuis qu’il est arrivé. Il a fait des promesses aux supporters, des promesses que beaucoup de supporters n’ont pas cru. Personne n’a cru que l’OM allait jouer le titre lors des années à venir quand on voit l’armada du PSG et de Monaco." 

"Dans le football, même quand on travaille bien, on peut être pénalisé. L’humilité est importante dans ce milieu-là. L’exemple à suivre est celui des dirigeants monégasques, qui ne font jamais de fautes de communication, ne font pas trop de promesses, avec d’autres moyens, plus importants. Il ne faut pas trop parler, travailler, ne pas penser qu’on a la science infuse. L’humilité est importante dans le football. A un moment donné, il faut arrêter de parler."

"Il y a moyen de gagner de l’argent mais pas au détriment des résultats"

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"Quant à l’actionnaire… Quand je regarde les performances de l’OM, le recrutement, la gestion du club, je me demande s’il a un œil sur le club. Je suis inquiet. Le football est devenu un milieu où il y a tellement d’argent… Je ne voudrais pas que le club se fasse duper. Je ne vois pas les 120 millions que cet actionnaire a investi, je ne les vois pas sur le terrain. On peut ne pas être en forme, ne pas être à son niveau… Certes, le football a pris des proportions, notamment en matière de transferts, qui ne veulent plus rien dire. Mais à un moment donné, il faut qu’on l’entende, qu’il vienne taper du poing sur la table, qu’il surveille de plus près le club."

"Je n’aimerais pas qu’on se serve de l’OM comme d’une vache à lait. Les supporters marseillais avaient beaucoup d’espoirs quand cet actionnaire est arrivé. Il avait fait des promesses. Je ne voudrais pas que l’OM soit encore le moyen pour certains de profiter à ses dépens. Je comprends que les supporters soient agacés après l’actionnaire, parce qu’ils pensent qu’il ne met pas assez d’argent. Quand on décide d’investir 200 millions d’euros, on doit être capable de faire une équipe correcte, voire très correcte même. Il y a moyen de gagner de l’argent dans le football mais pas au détriment des résultats. Je ne dis pas que c’est le cas, je n’ai pas de retour."

VIDEO: les supporters de l'OM haussent le ton