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OM: Eyraud et Mandanda écrivent une tribune pour plus de dirigeants africains

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Jacques-Henri Eyraud et Steve Mandanda, respectivement président et capitaine de l’OM, ont écrit une tribune contre le racisme ce samedi dans les colonnes du Monde. Ensemble, ils rappellent que le football et l'OM sont des précurseurs dans cette lutte mais qu'il reste encore des combats à mener.

A l’OM aussi, on se mobilise pour combattre les discriminations raciales. Depuis la mort de l’Américain George Floyd aux Etats-Unis, de nombreux acteurs du sport multiplient les actions et gestes de solidarité. Du côté du club olympien, c’est à travers une tribune écrite pour Le Monde par le président Jacques-Henri Eyraud et le capitaine, Steve Mandanda, que s’exprime le rejet du racisme. Un blanc et un noir. Ensemble, ils rappellent que l’OM "est un symbole vivant de la diversité, du multiculturalisme, et, au fond, de l’antiracisme".

Le Vélodrome, "temple où toutes les couleurs de peau se mélangent"

"Sur le sujet de la lutte contre les discriminations, notre sport est plutôt précurseur, même si le combat contre le racisme n’a jamais été un long fleuve tranquille, notent Eyraud et Mandanda. Notre stade, l’Orange Vélodrome, est aujourd’hui un temple où toutes les catégories sociales, les religions et les couleurs de peau se mélangent, mais nous n’oublions rien de son histoire."

Si les deux Marseillais n’oublient pas les débuts compliqués de deux anciennes légendes du club, Basile Boli et le gardien de but camerounais Joseph-Antoine Bell, "victime de gestes indignes", ils sont d’accord pour affirmer qu’en Europe, "le footballeur africain est déjà entré dans son histoire". Une réponse au discours de Dakar de l'ancien président Nicolas Sarkozy en 2007, dans lequel il affirmait que "l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire". 

Après avoir rappelé leur apport énorme dans l’histoire du football français en général, et de l’OM en particulier notamment à travers des figures historiques telles qu’Abedi Pelé ou Didier Drogba, JHE et Steve Mandanda estiment que la Ligue 1 ne ressemblerait "à pas grand-chose" sans ses joueurs africains.

Où sont les Africains parmi les dirigeants ?

Si le foot est donc un précurseur en matière de lutte contre les discriminations raciales, tout n’est pas parfait. Loin de là. Et il faudra encore se battre. Eyraud et Mandanda regrettent ainsi la faible représentativité des dirigeants africains ou d’origine africaine dans les plus hautes instances. "Comment expliquer que le joueur africain se soit rendu indispensable au football européen alors que le dirigeant africain ou d’origine africaine ne parvienne toujours pas à briser le plafond de verre et occuper une place autour de tables encore quasi exclusivement composées de mâles blancs dominants ? En Ligue 1, seulement deux des 25 membres du conseil d’administration sont issus de la diversité, même si tous montrent un réel esprit d’ouverture et de tolérance que personne ne peut nier."

L'hommage à Pape Diouf

L’occasion de faire un nouvel hommage à l'un des prédécesseurs de Jacques-Henri Eyraud, Pape Diouf, décédé le 31 mars dernier. "Pape Diouf restera à jamais le premier président noir d’un club de Ligue 1, mais il se définissait lui-même comme une "anomalie", rappelle les deux hommes. Le prochain combat est là : faire de la mixité et de la tolérance au plus haut niveau la norme, pas l’exception. Encore moins une anomalie."

ABr