OM: le rapport qui accable les virages du Vélodrome

Les abonnements dans les virages du stade Vélodrome devraient être récupérés et commercialisés par l'OM la saison prochaine. Les groupes de supporters marseillais étaient dans le viseur des autorités depuis longtemps. La Provence s'est procuré une mission d'inspection (menée par le Ministère de l'Intérieur et le Ministère des Sports), qui détaillait, en 2013, les dysfonctionnements liés à ce système d'abonnements propre à l'OM. Morceaux choisis.

« La totalité de la billetterie des virages - cas unique en France et dont la mission ne connaît aucun autre exemple en Europe - est déléguée aux associations de supporters qui achètent des contingents d’abonnements à l’OM et servent les supporters selon des mécanismes d’une parfaite opacité ; le club ne détient même pas le listing des abonnés, ce qui fait de l’entreprise OM l’une des rares du secteur à ne pas détenir le fichier de ses clients présumés les plus ardents. Ces associations gèrent un espace des virages dont elles considèrent avoir sinon toute la propriété, du moins une part de l’usufruit. »

« Depuis des décennies (on considère qu’il s’agit de « l’héritage Tapie », ndlr), la revente se fait avec un bonus, dont on ne sait s’il correspond à une simple cotisation de type associatif ou à une plus-value substantielle qui devrait donner lieu à impôt sur les sociétés. Aucune convention écrite ne peut être consultée sur le sujet, et les paiements en liquide sont bienvenus. »

« S’il est loisible à une entreprise de spectacle telle que l’OM de déléguer à des prestataires une partie de la billetterie, les règles du droit commercial et fiscal n’en sont pas moins applicables : base juridique, transparence, fiscalité, tout fait aujourd’hui défaut à ce mécanisme. Selon les observations des services de police, une partie des abonnements à l’année est revendue sur place au match avec un profit important : d’où l’abondance des rabatteurs de la revente à la sauvette que l’on peut observer, même les jours où le stade ne joue pas à guichets fermés. »

« Le contrôle présente plusieurs points de faiblesse que le responsable de la sécurité du club reconnaît lui-même en partie ; faible fiabilité des stadiers ;mise en défaut des portillons de contrôle électronique par une action concertée de personnes sans billets afin de voir déclenchée, peu avant le coup d’envoi, la procédure d’ouverture des accès et la mise en place d’un contrôle sommaire ; complicité des associations de supporters qui accueillent généreusement des groupes de visiteurs en leur facilitant l’entrée dans le stade contre paiement en espèces ; centaines de supporters venus plusieurs heures avant la rencontre pour installer des éléments de ’tifo’ et qui restent sur place ; pour les grands matches (européens ou nationaux), fuites diverses provenant de billetteries clandestines et d’accès parallèles ».