OM-PSG : pourquoi le Vélodrome reste populaire

Le chiffre grandit petit à petit. Inauguré en octobre dernier, le nouveau Vélodrome n’en finit plus d’empiler les nouveaux records d’affluence. Après les 61 846 spectateurs contre Toulouse en octobre, les 62 408 face à Lille en décembre et les 62 832 en mars contre Lyon, l’enceinte phocéenne a accueilli 64 819 âmes rugbystiques samedi dernier à l’occasion du match de Top 14 entre Toulon et Toulouse. Et ce n’est pas fini. Car un autre choc va aimanter toutes les passions sur la Canebière. OM-PSG. L’affiche au sommet de la journée de Ligue 1. Un rendez-vous entre deux candidats au titre qui va réunir plus de 65 000 supporters dans les travées du Vélodrome.
Une fierté marseillaise. Qui trouve sa source, au-delà du constat comptable, dans l’atmosphère qui règne sur le stade des joueurs de Marcelo Bielsa. Dans la faculté de l’OM à avoir su conserver un Vél’ et des supporters à l’accent très populaire. Fierté renforcée par la comparaison avec « l’ennemi » parisien et son Parc des Princes vidé de ses ultras et à l’ambiance plus aseptisée, un brin triste et coincée. « Ici, les gens ne viennent pas au stade juste être assis et regarder le match », confirme Jérémy, supporter marseillais. « A Paris, c’est un peu les sous, les VIP, appuie Nicolas, autre fan de l’OM. Nous, ça va être la grinta, le feu, la passion. C’est ça qui fait la force du club, les supporters et la passion. C’est Marseille… On chante, on est tous debout, c’est la folie ! » Et Lionel, autre habitué de l’enceinte phocéenne, d’enfoncer le clou : « Le Vélodrome, c’est LE rendez-vous. On attend ça toutes les deux semaines. Tout le monde vient, n’importe quelle génération, on est tous mélangés. »
« Tant qu’on sera là, on défendra l’accès au stade pour tout le monde »
Patron des Dodgers, Christian Cataldo résume la situation et le grand écart avec ce public du PSG, jugé si bling-bling depuis la Canebière : « Marseille a toujours été un patchwork de populations, une ville populaire. C’est son identité et il ne faut surtout pas que le club se fourvoie comme le club parisien. Ce qui leur arrive ne m’étonne pas. Ils ont du public mais les gens viennent voir les stars, les Ibrahimovic, les Cavani. Nous, à Marseille, les gens viennent voir leur équipe, leur club. A Paris, ce ne sont pas des supporters mais plutôt des clients. Je ne suis pas moqueur. Ça me fait même de la peine car ce n’est pas le foot populaire. C’est le foot business. » L’enceinte phocéenne vit à l’image de sa ville : excessive, passionnée, populaire. « Nous souhaitons rester dans nos valeurs et dans notre ADN pour ces gens issus de la classe populaire », insiste Corinne Gensollen, directrice marketing de l’OM.
Une politique symbolisée par la gestion des abonnements en virage, toujours confiée aux groupes de supporters (huit en tout), une situation unique en Europe. Résultat ? Près de la moitié du Vélodrome – notamment les 30 000 places des virages – est accessible au tarif moyen de 180 euros la saison. Loin du minimum de 500 euros du club parisien. « On en est fier et tant qu’on sera là, on défendra cette identité populaire et cet accès au stade pour tout le monde, annonce Christian Cataldo. Un abonnement entre 180 et 200 euros, c’est raisonnable pour une saison de L1. A 500 euros, même avec des grandes stars, ce n’est plus possible pour les gens de Marseille. Pour une certaine catégorie de la population en tout cas. » Garder une ambiance populaire pour conserver le meilleur des soutiens. De quoi rappeler des paroles de Bielsa à l’heure d’inaugurer le nouveau Vélodrome en octobre : « Quand il est vide, il est majestueux. Et quand il est plein, il est émouvant. » L’émotion va être vive ce dimanche.