OM : Sur les traces de Bielsa à Rosario

RMC Sport s’est rendu à Rosario, où l’histoire entre Marcelo Bielsa et le football a commencé. Ce vendredi, ils seront d’ailleurs plusieurs à regarder la rencontre OM-Reims (20h30) pour suivre le technicien argentin, légende vivante dans sa ville natale et de son club, les Newell’s Old Boys, qu’il a mené au sommet. Reportage.

La légende de Marcelo Bielsa a donc commencé à s’écrire là : à Rosario, troisième plus grande ville d’Argentine (1,2 million d’habitants), à 300 kilomètres de Buenos Aires. Si Lionel Messi y est né, il ne faut pas s’y tromper, la star c'est Bielsa. Parce qu’à l’inverse du crack du Barça, l’entraîneur de l’OM y a grandi avant de devenir joueur et d’y débuter sa carrière d’entraîneur. Un choix de carrière en rupture avec la tradition familiale. Car les Bielsa sont des notables à Rosario : son frère a été ministre des Affaires étrangères, sa sœur vice-gouverneur de la province de Santa Fe. Autant dire que le football apparait un cran largement en-dessous.

A force de croyance, Bielsa a tenu bon pour devenir un culte vivant auprès des fans des Newell’s Old Boys. Le stade porte son nom quand celui de Diego Maradona, icône nationale passée au club en 1993, n’est associé qu’à une tribune. Malgré l’éloignement avec l’Europe et les 23 années qui ont défilé depuis son départ, le souvenir d’« El Loco » n’est pas près de s’effacer. Son portrait figure au centre de tous les autres derrière le virage du kop des Newell's, alors que des enfants croisés autour du stade portent un maillot à la gloire du coach qu’ils n’ont même pas connu à la tête de leur club. Même les produits dérivés cartonnent, avec des mugs et des tee-shirts à son effigie qui s’arrachent encore aujourd’hui.

Un supporter : « J’aimerais que Bielsa soit notre présent et notre futur »

Pourquoi un tel amour ? Parce que s’il n’a pas laissé un souvenir impérissable comme joueur entre 1976 et 1978, il a offert au club deux titres de champions en deux ans (1991 et 1992) et une finale de Copa Libertadores en 1992 en tant qu’entraîneur. Le tout en révolutionnant le jeu de l’équipe. « Je voudrais revivre le moment où il s’asseyait sur le banc et quand tout le monde criait "Bielsa, Bielsa", se souvient Leo, supporter âgé d’une trentaine d’années. J’aimerais qu’il soit notre présent et notre futur. »

L’histoire d’amour se prolonge au-delà. Bielsa a récemment financé en octobre dernier la construction d’un bâtiment de quatre étages pour l’équipe première. Un hôtel moderne et durable qui permet d'accueillir les joueurs, avec auditorium, salle vidéo, salle de jeu et bureaux. Un don de deux millions de dollars versé avec une exigence : que son « nom n’apparaisse nulle part ». « Je n'ai pas assez de mots pour dire mon émotion quand je parle de Bielsa, s’émeut toujours Leo. C’est pareil dans toute la ville. » Ce fan des Newell's, croisé à quelques pas de l'Estadio Marcelo Bielsa, est né à Rosario mais vit à Barcelone, où il est membre d'un groupe de supporters du club. Avec des dizaines d’autres membres, il a prévu un déplacement à Marseille pour rencontrer l'idole.

Nicolas Couet avec Nicolas Jamain