OM : un projet de vente qui divise

Trente-deux points. Voilà ce qui séparera le PSG de l’OM, dimanche à 21 heures, au coup d’envoi de du « choc » de clôture de la 25e journée de Ligue 1. Un gouffre abyssal qui s’explique autant par les remous perpétuels à Marseille cette saison (départ de Bielsa, certains recrutements décevants, une incapacité à gagner à domicile) qu’à la différence de pedigree entre les deux clubs. Paris, avec ses fonds illimités et sa pléiade de stars, ne boxe plus dans la même catégorie que l’OM, ce qui passe difficilement auprès des supporters olympiens.
« Nous, en tant que Marseillais, on est un peu dégouté. De voir le Paris Saint-Germain en haut comme ça avec les moyens et les stars qu’ils ont… Nous on n’y arrive pas, ça fait un petit peu mal au cœur. » Thomas, jeune étudiant phocéen, ne s’en cache pas. Il veut autre chose et cet autre chose n’est ni plus ni moins que la vente du club, propriété de Margarita Louis-Dreyfus. Une vente qui est « à l’ordre du jour » (>> Pourquoi Margarita Louis-Dreyfus a décidé de vendre l'OM), même s'il n'y a pas encore de repreneur sérieux.
Cela n’empêche pas l’idée de faire son bonhomme de chemin sur la Canebière. Et de prendre position. « Oui, je pense que l’OM doit être vendu à un gros investisseur pour pouvoir redonner une dynamique, une fierté au peuple marseillais, assure Thomas. À un moment donné, Margarita Louis-Dreyfus a fait son travail, elle a pris la succession de son mari. Maintenant, il faudrait qu’elle passe à une autre vitesse car 9 fois sur 10, quand on regarde un match de l’OM, on s’emmerde. Il faut passer à autre chose. Redonner cette fierté marseillaise dont on a besoin et qui est encore énormément présente. »
« Pas envie que ce soit comme le PSG »
« Soit elle met de l’argent, soit elle vend. Il faut que l’OM retrouve sa place, martèle de son côté Fakih. La place de Paris, ce n’est pas la place de premier mais celle du second derrière nous. J’en ai marre. Franchement, quand je vois ça, j’ai honte. Depuis tout petit, j’ai vu Paris derrière nous et d’un coup les Qataris viennent et Marseille, ce n’est plus rien. » Vendre, ces supporters sont globalement d’accord. Mais pas à n’importe quelle condition. « Vendre pour acheter des stars, oui. Mais est-ce que ça vaut le coup, s’interroge Mehdi. Quand je vais au stade Vélodrome, c’est surtout pour l’ambiance. Je n’ai pas envie que ce soit comme le Paris Saint-Germain. Ce ne sont même plus des supporters mais des spectateurs. Si on trouve des actionnaires qui sont prêts à mettre de l’argent et prêts à garder nos valeurs à Marseille, alors oui, pourquoi pas ? »
La légende vivante du club, Basile Boli, tempère lui tout enthousiasme autour de cette éventuelle vente : « Si avec un coup de baguette magique, quelqu’un vient mettre 300 millions, on ne dira pas non. Mais aujourd’hui, l’esprit de Vincent Labrune, c’est d’être dans les trois premiers et d’avoir une bonne équipe compétitive. »
Gaudin est contre
Quant au maire de Marseille Jean-Claude Gaudin, il ne veut pas entendre parler d’une vente de l’OM. « Robert Louis-Dreyfus a mis des sommes considérables de son argent personnel dans l’Olympique de Marseille. Margarita Louis-Dreyfus poursuit l’œuvre de son mari et j’espère qu’elle la poursuivra longtemps car je voudrais que l’on évite les difficultés sur une vente hypothétique du club. Je demande à Margarita Louis-Dreyfus et à Monsieur Labrune de tout faire pour qu’elle continue d’être l’actionnaire principale de Marseille. Nous n’avons pas besoin de turbulences, on en a assez dans la vie courante. » Et il y en aura plein d’autres si d’aventure, l’OM ne l’emportait pas dimanche soir sur sa pelouse du Vélodrome.