Pires : « Deschamps doit rester à l’OM »

L’ancien milieu de terrain de l’OM se penche sur la saison des Phocéens et invite son ami et ancien coéquipier en sélection Didier Deschamps, sollicité par de nombreux clubs étrangers, à rester une saison de plus sur la Canebière.

Robert Pires, vous avez porté pendant deux saisons les couleurs de l’OM (1998-00). Que pensez-vous de la saison de votre ancien club, qui n’a pas pu conserver son titre de champion ?

A Marseille, rien n’est simple. Je pense que la défaite à Lille a été le déclencheur de cette fin de saison. C’est là qu’on a vu le visage du vrai champion de France. Pour Deschamps, ce n’est pas facile. D’un côté, vous avez les supporters, de l’autre l’encadrement qui ne l’aide pas non plus.

C’est-à-dire ?

Il y a toujours des tensions. Mais ça, c’est Marseille. C’est l’environnement des grands clubs français. Je ne suis pas surpris de ça et, à mon sens, on ne doit plus être surpris de tout ça. Marseille est une grosse entreprise, qui a besoin de gros résultats et doit jouer tous les ans la Ligue des champions.

Selon vous, Didier Deschamps doit-il rester à Marseille ?

Oui, il le doit. Maintenant, si Chelsea l’appelle, ça peut être une bonne opportunité pour lui. Il faut qu’il réfléchisse bien à la situation. Il ne partira pas sans avoir pesé le pour et le contre.

« Lever le pied en fin de saison, ça se fait »

Deschamps parti, l’OM s’en relèvera-t-il ?

Sur les premières semaines, ce sera compliqué. Il faudra s’adapter au nouvel entraîneur, faire des choix. Mais l’OM se relèvera, oui. Il fera toujours partie des meilleurs clubs français. Je ne me fais pas de souci pour lui.

Pour finir, un mot sur le titre manqué par l’OM en 1999. Francis Llacer a reconnu avoir levé le pied contre Bordeaux (2-3) pour éviter que votre équipe ne soit sacrée championne… Pour vous, c’est toute l’équipe du PSG qui n’a pas joué le jeu à fond ?

Pour moi, oui. Surtout quand on voit les images du deuxième but du PSG. Personne n’est venu saluer le buteur. C’est un peu suspect quand même. Lever le pied en fin de saison, surtout quand on connaît la rivalité entre les deux clubs, ça se fait. Ça fait partie du jeu. On ne peut pas tout contrôler non plus.

Propos recueillis par Jérôme Sillon