Pourquoi Labrune a balancé Aulas

Vincent Labrune - AFP
Jean-Michel Aulas n’a pas été le seul étonné quand il a appris l’existence d’un dossier monté à charge contre lui par le président de l’OM Vincent Labrune et adressé à la Fédération française de football. C’est en effet la première fois que le Comité national de l’éthique (CNE), en charge de cette « patate chaude », reçoit un tel rapport de la part d'un club dénonçant les agissements du président d’un autre club. S’il dénonce « quelque chose qui ne s’est jamais fait dans le football », le patron lyonnais devra tout de même inaugurer cette audition un peu spéciale.
S’il n’a pas été convoqué par le CNE suite à ce dossier, « JMA » l’avait été quelques jours plus tôt pour s’expliquer sur son tweet dénonçant « un arbitrage affligeant » lors du match nul concédé face au PSG à Gerland (1-1). Il est donc attendu le 14 avril prochain, date à laquelle il a été convoqué. Le timing de l’envoi de Vincent Labrune est donc parfait puisque, selon une information révélée par le Parisien, ce dernier a compilé 16 années de piques diverses d’Aulas contre le corps arbitral.
Labrune porte-parole de la majorité des présidents
Cette initiative, qui ne doit rien au hasard, fait suite au coup de gueule de Noël Le Graët en mars. Agacé par les « déclarations outrancières contre l’arbitrage », le président de la Fédération française de football avait pris sa plume pour rappeler aux présidents de club qu’il était de leur responsabilité « de mettre fin aux dérives verbales constatées qui abaissent autant ceux qui en sont à l'origine que ceux qui les subissent ». Face aux tweets incessants et publiées en toute impunité par Jean-Michel Aulas, Vincent Labrune a pris le président de la FFF au mot en missionnant son service juridique pour compiler tous les débordements du patron de l’OL. De quoi donner du grain à moudre au comité, qui ne manquera pas de s’en servir comme une pièce du dossier la semaine prochaine. Même si son éventail de sanctions reste très léger.
Car la mission principale du CNE se limite à faire de la pédagogie en privilégiant l'échange et la discussion afin de faire comprendre l'erreur à la personne convoquée. Son pouvoir disciplinaire existe mais il est très limité. Concrètement, Aulas risque une suspension de toute fonction officielle, ce qui ne l'empêchera pas d'assister aux matches de l'OL dans le stade, et éventuellement une amende de 5e classe d'environ 1500 €. Vincent Labrune ne souhaite pas communiquer avant cette décision, très attendue à Marseille. Mais il se positionne comme le porte-parole de la majorité des autres présidents de clubs de L1, qui dénoncent aussi les critiques récurrentes Jean-Michel Aulas sur l'arbitrage.