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PSG, Al-Khelaïfi, Monaco, Aulas… : les vérités de Denisot

Michel Denisot

Michel Denisot - AFP

Invité de Luis Attaque sur RMC, Michel Denisot a balayé toute l’actualité du football. De la nouvelle dimension du PSG à ses relations avec Nasser Al-Khelaïfi, en passant par la rumeur de son arrivée à Monaco, l’ancien président du club de la capitale (1991-1998) s’est livré sans langue de bois.

Sa vision du football actuel

« Le football change beaucoup. Je crois que c’est devenu un énorme spectacle, enfin ça dépend si c’est au niveau du PSG, de Châteauroux ou de l’équipe de mon village. Le jeu n’a pas évolué énormément, contrairement à tout le business qu’il y a autour, l’impact que ça a, les investissements. Pendant longtemps, on a dit qu’on n’avait pas les moyens de clubs comme Chelsea, mais aujourd’hui il y a des investisseurs étrangers qui permettent d’avoir de très grandes équipes comme Paris ou Monaco. Et puis il y a Lyon qui est un cas particulier et une belle réussite française aussi. »

Le PSG version qatarie

« C’est une très bonne chose pour le PSG et une réussite aussi. Il faut toujours un peu de temps. Ce n’est pas parce qu’on a tous les meilleurs joueurs du championnat qu’on gagne tous les matches. Ça peut arriver en plein hiver de perdre contre le dernier à domicile. Cette année, l’équipe a eu un démarrage un peu difficile suite à la Coupe du monde et la blessure d’Ibrahimovic. La communication est aussi plus maîtrisée qu’à notre époque, où tout le monde parlait. Aujourd’hui, pour interviewer quelqu’un du PSG, c’est beaucoup plus compliqué. Il n’y a pas de fuite de ce qui se passe dans le vestiaire. (A son époque, ndlr) Il y avait beaucoup de moins de taupes dans le terrain (rires) ! »

PSG-OM, une rivalité historique

« Canal + avait acheté les droits du championnat de France en 1984. Une chaîne achète un feuilleton. Et un feuilleton a des personnages majeurs, comme Paris et Marseille. Le PSG était en difficulté financière malgré tout ce que Francis Borelli (président entre 1978 et 1991, ndlr) avait fait pour le club. Il y avait un problème : la mairie ne voulait plus renflouer le club à la fin de chaque saison. Donc Canal + s’est engagé auprès du PSG pour maintenir l’intérêt du feuilleton de ses abonnés. Le rôle de Paris était d’être là où on l’attendait, c’est-à-dire disputer les trois ou quatre premières places, mais pas au-delà. Et dans un feuilleton il faut des personnages principaux, des intrigues, des confrontations et des embrassades. Il y avait quelques écarts de langage et les supporters étaient moins contrôlés qu’aujourd’hui. »

Des contacts avec Al-Khelaïfi pour un retour au PSG ?

« Pas pour revenir mais j’ai des contacts amicaux et de bonnes relations avec Nasser. A chaque fois que je vais au Parc, je suis très bien reçu. Mais il n’en a pas été question (d’un retour, ndlr) et c’est une autre histoire, voilà. »

La relation entre Al-Khelaïfi et ses joueurs

« Il faut que chacun puisse exercer sa fonction et que son autorité ne soit pas entravée par le rôle du président. Ce n’est pas facile car le président peut parfois avoir envie, comme dans une entreprise, de sauter une ligne hiérarchique pour comprendre ce qui se passe. Pour Paris, je ne suis pas dedans, donc je ne sais pas. Il faut surtout poser la question à Laurent Blanc. Il faut que l’entraîneur soit le patron du sportif et que les joueurs n’aient pas l’impression qu’ils peuvent aller parler au président et compromettre l’autorité de l’entraîneur. Le président n’a pas tous les paramètres, l’entraîneur non plus. Chacun doit être à sa place. C’est facile à dire mais ça ne se passe pas toujours comme ça. J’entretenais de bonnes relations avec les joueurs mais je n’ai jamais fait de dîner en tête-à-tête avec l’un d’entre eux, sauf pour renouveler un contrat. »

Rien de sérieux avec Monaco

« J’ai rencontré le président de Monaco (Dmitry Rybolovlev, ndlr) à deux reprises pendant le festival de Cannes mais ça s’est arrêté là. »

Aucune influence dans le dossier Luzenac

« Je l’ai très mal vécu (il est vice-président de Châteauroux, repêché suite à la non-montée de Luzenac, ndlr). Je ne sais pas d’où c’est venu, personne ne m’a appelé pour me demander si c’était vrai. C’est faux, je ne suis allé à aucune réunion de la DNCG, je n’ai appelé personne. Les dirigeants de Châteauroux ont été reçus par la DNCG, on était en National et après la première réunion on leur a dit : "Est-ce que vous pouvez préparer un budget de Ligue 2 au cas où ?". J’ai très mal vécu ça. Je n’ai pas voulu répondre car tout était dans l’émotionnel plus que dans le raisonnable. Je comprends bien la déception des dirigeants de Luzenac mais je n’y suis absolument pour rien. Au départ, on a été repêché pour remplacer Valenciennes, avant que le "fakir" Jean-Louis Borloo n’entre en piste (le club nordiste n’a finalement pas été rétrogradé administrativement en CFA, ndlr). »

Aulas, le président modèle

« C’est un excellent président. Il est le principal actionnaire du club, il y consacre l’essentiel de sa vie, avec beaucoup de réussite. Pour moi c’est un exemple pour les présidents de L1. Il construit, il est toujours dans le projet, a beaucoup d’ambitions. Les derniers matchs de Lyon sont beaux et porteurs de beaucoup d’espoirs. Il ne sort pas de son rôle. Le management peut déranger, mais ça marche. »