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PSG: "Chacun était dans sa mission", Rothen comprend que Campos soit descendu en bord de terrain contre Lille

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Au lendemain du match PSG-Lille (4-3), marqué par le show Luis Campos en bord de terrain durant la dernière demi-heure, Rothen s'enflamme est revenu ce lundi sur le comportement du conseiller sportif parisien face aux Dogues. Si Eric Di Méco considère que le Portugais a outrepassé ses fonctions, Jérôme Rothen comprend son intervention.

L'affiche entre le PSG et Lille (4-3) dimanche en Ligue 1 a été riche en spectacle, mais un autre show a eu lieu en fin de match, au bord du terrain: celui de Luis Campos. Le conseiller sportif parisien, pointé du doigt depuis plusieurs semaines, est ainsi descendu des tribunes du Parc des Princes durant la dernière demi-heure (Lille menait 3-2), pour s'inviter en bord de pelouse, d'abord à la limite puis dans la zone technique de Christophe Galtier, pour s'adresser au corps arbitral et haranguer les joueurs parisiens. De quoi interpeller.

"On avait l’impression d’un directeur sportif de petit club qui joue la relégation, a déploré Eric Di Meco ce lundi dans Rothen s'enflamme, sur RMC. Et puis moi ce qui me dérange c’est le message envoyé au vestiaire par rapport à l’entraîneur. Jouer à l’entraîneur en bord de terrain, je ne sais même pas si j’ai déjà vu ça dans le foot. (…) Je me mets à la place de Christophe Galtier, je ne suis pas sûr que ce soit agréable de voir ça, et je pense même que ça joue contre lui. Ce n’est pas la meilleure image donnée, surtout en ce moment où il faudrait du calme. (…) Quand j’entends dire qu’il défend le club, il a surtout défendu ses fesses."

Rothen: "On ne peut pas dire que Luis Campos ne mouille pas la chemise"

Jérôme Rothen, lui, est d'un avis différent. L'ancien milieu de terrain considère que Campos n'a pas outrepassé ses fonctions, dans la mesure où il ne s'est pas substitué au coach. "Campos n’a pas du tout voulu faire l’entraîneur, ce n’est pas l’objet de sa descente au bord du terrain, assure-t-il. Quand on a un rôle très important dans un club comme le PSG, il faut être passionné, investi, et montrer par moments du répondant quand quelque chose vous échappe. Je sais pertinemment pourquoi il est descendu spécifiquement lors de ce match contre Lille. L’arbitrage sur ce match n’était pas forcément en faveur des Parisiens… Luis Campos a cette impression que le PSG n’est pas protégé comme il devrait être protégé. Et c’est l’enchaînement de mauvaises prestations où les arbitres ne sont pas forcément à la hauteur, où les stars du PSG ne sont pas protégées – selon lui – comme elles devraient. Donc il est venu s’en prendre au quatrième arbitre, à l’arbitre de touche aussi, en montrant de la grinta. Il n’a pas donné de consignes du tout, il a parlé à l’arbitre."

Mais est-ce vraiment à lui de faire ça ? "C’est son rôle, oui ou non. Il y a des directeurs sportifs qui préfèrent suivre le match en tribunes avec calme, poursuit Rothen. Là il y a une tension au club, il y a un devoir de résultats qui le concerne aussi, il s’est dit que c’était le moment de descendre pour montrer son caractère. Et c’est arrivé plein de fois (ailleurs). Je prends l’exemple de Montpellier par exemple : tous les dirigeants sont sur le banc. Mais c’est sûr que Leonardo, lui il n’avait pas envie de descendre les marches. Il préférait prendre son chèque et rester à côté du prince ou du président, mais il ne fallait pas mouiller la chemise. Là on ne peut pas dire que Luis Campos ne mouille pas la chemise. Il a montré qu’il défend le club, les joueurs, l’entraîneur… Chacun était dans sa mission."

Pour Mathieu Bodmer, cette intervention a potentiellement fait basculer le match. Même si selon lui, Campos n'a peut-être pas pensé qu'au collectif en descendant... "L’équipe a renversé la tendance sur la fin peut-être, ou sûrement, parce que Campos est descendu. Maintenant je pense que ce n’est pas son rôle, à Campos, de faire ça. Ce n’est pas à lui de parler aux arbitres. Ça démontre juste qu’il y a une grosse pression au PSG, observe-t-il. Quand il fait ça, c’est que la pression doit être très, très forte. S’ils ne gagnaient pas hier, possiblement derrière il y aurait eu des changements. Quand il descend alors que l’équipe est menée, est-ce qu’il ne se dit pas : je joue ma dernière carte ?"

Rothen s'enflamme