PSG-Monaco: le 4-4-2, un système sur un fil pour Paris

Sur un fil face à une adversité plus élevée
Le PSG a peut-être affronté, dimanche, son adversaire le plus significatif de la saison à un moment qui compte beaucoup. Les Parisiens n’ont pas perdu alors qu’ils ont chuté avant cela à Rennes (2-1), face à Reims (0-2) et à Dijon (2-1). Mais ce Monaco présentait une qualité d’effectif et technique qui se rapprochait le plus d’une cylindrée européenne à un mois du huitième de finale de Ligue des champions face à Dortmund. De quoi mettre à l'épreuve le fameux 4-4-2 avec les quatre stars offensives (Neymar, Icardi, Mbappé et Di Maria) alignées. Celui-ci a déçu dimanche après avoir emballé ces derniers jours en Coupe face à une équipe de 6e division (Linas-Monthléry) et une autre rapidement réduite à 10 (Saint-Etienne). "C'est absolument nécessaire d'avoir des matchs comme ça", a confié Thomas Tuchel à l’issue de la rencontre.
"Face à un telle adversité, ça te remet face à des questions - non pas sur la capacité des cadres à jouer ensemble (ils peuvent le faire) - sur l’équilibre qu’il faut trouver, analyse Daniel Riolo, membre de la Dream Team RMC. Tu pars pour un match un peu champagne où tu veux maquer un but de plus que l’autre mais il faut être efficace. Tu pars sur un match où tu es sur un fil." Un parti pris spectaculaire mais risqué. Thomas Tuchel en a bien conscience et a rappelé à plusieurs reprises son questionnement permanent sur le dispositif lui offrant le meilleur équilibre.
"Mais, je réfléchis à chaque match!, a-t-il rappelé au micro de Canal+. Quand on a gagné 6-0, tout le monde m’a dit, vous avez trouvé votre équipe-type. Mais ce n'est pas comme ça! C’est toujours la même chose. Et là, on fait 3-3 et vous me dites, il y a des problèmes!"
Un problème au milieu sur la durée
Après avoir montré des signes encourageants dans l’implication défensive ces dernières semaines, les attaquants se sont montrés plus discrets sur ce point, dimanche. Dans une telle situation, le milieu de terrain se retrouve plus exposé et ce fut le cas dimanche. Notamment pour Idrissa Gueye, en difficulté face aux vagues monégasques. Marco Verratti a davantage surnagé avant de faiblir. Souvent utilisé dans l’entrejeu, Marquinhos a retrouvé une place en charnière, dimanche. Ces trois-là ont prouvé leur efficacité quand ils étaient alignés ensemble et cela a souvent convaincu Thomas Tuchel, plus adepte du 4-3-3 pour l’équilibre.
"Pour moi, ce milieu de terrain a été efficace pendant 30-35 minutes où ils ont harcelé très haut, analyse Pierre Ducrocq. Ils ont récupéré des ballons très haut mais physiquement, dès que c’est devenu dur, ça a été plus compliqué." "Le problème, c’est que ça ne peut pas durer 90 minutes avec Verratti, selon Daniel Riolo. Il n’a pas le physique pour faire ça." Dimanche, l’Italien était titulaire pour la deuxième fois seulement (avec Gueye) avec les quatre fantastiques alignés d’entrée. Avant cela, la paire Marquinhos-Paredes avait joué les deux premières rencontres où toutes les forces d’attaque avaient débuté (face à Amiens et Saint-Etienne en Ligue 1).
"La difficulté va être l‘impact physique sur la durée des deux au milieu, la capacité à jouer très vite et donner le ballon aux deux devant, souligne Riolo. Il faut être très efficace dans les deux surfaces. En seconde période, Verratti revenait en gambadant."
Neymar seul dans l’implication défensive
Double buteur et impliqué sur les trois réalisations parisiennes, Neymar a porté le PSG a bout de bras, dimanche. Le Brésilien a aussi fait les efforts de repli défensif, moins flagrants chez ses partenaires de l’attaque. "Mbappé n’a pas été bien, Di Maria très inconstant, Neymar a joué", énumère Riolo. "Neymar a fait beaucoup d’efforts sur le côté gauche, il est revenu énormément", abonde Ducrocq.
Cette débauche d’énergie n’a pas desservi le Brésilien même s’il a manqué une balle de break en deuxième période. Comme s’il voulait défendre coûte que coûte ce système qui ne tiendra qu’en cas d’implication de tous ses partenaires d’attaque. Il s’est d’ailleurs agacé d’une question sur l’échec de l’entente entre les quatre attaquants, dimanche. "On a marqué trois buts, a répondu Neymar. Je crois qu’on a bien fonctionné. On a de la qualité, on le sait. Je crois que tu t’es trompé sur cette question mais j'y ai répondu."