PSG-Monaco: un petit Paris se repose sur le talent de Mbappé

C’était un soir pour prouver. Prouver que le Paris Saint-Germain peut devenir cette équipe implacable que rêve de façonner Mauricio Pochettino, et pas seulement une somme d’individualités condamnée à compter sur le talent de ses stars. Un soir pour confirmer les maigres progrès entrevus plus tôt cette semaine, en Ligue des champions. Bref, un soir pour progresser, enfin. Avec un onze quasiment identique à la précédente rencontre, fait rare cette saison, la rencontre avait tout de l’occasion rêvée pour frapper un grand coup, et les esprits par la même occasion.
Mais le constat qui ressort de ce match gagné face à Monaco (2-0) en clôture de la 18e journée de Ligue 1, et c’est une constante cette saison, c’est que le PSG ne peut exister sans Kylian Mbappé. Une nouvelle fois, l’attaquant champion du monde a enfilé son costume de super héros pour tirer ses coéquipiers de la torpeur qui semblait les envahir après un début de rencontre à leur avantage, en inscrivant un doublé sur les deux seules réelles occasions parisiennes. D’un efficacité chirurgicale, le club de la capitale s’est reposé sur la précision de son tueur de sang froid.
Pas de structure sans ballon
Kylian Mbappé s’affirme comme l’arme fatale du PSG, capable à lui seul de créer le désordre chez son adversaire en percutant, par ses accélérations et ses changements de rythme. Dès l’entame de match, les hommes de Pochettino ont semblé vouloir s'en remettre aux coups d’éclats de la star parisienne, alors que l’influence de Lionel Messi reste encore très insuffisante. Peu inspiré sur coup de pied arrêté, l’Argentin est une nouvelle fois apparu très loin de son meilleur niveau, ne parvenant pas à s’imposer comme un relais technique fiable dans une position axiale.
Dans sa position préférentielle, que ce soit aux abords de la surface ou dans une position plus basse sur le terrain, la Pulga n’a pas suffisamment assuré la continuité du jeu, se trompant dans ses choix ou manquant de précision technique dans le dernier geste. Sa passe décisive pour Kylian Mbappé rehausse à peine le bilan. Et comme Marco Verratti n’était pas dans un grand soir…
Autre constat qui inquiète sûrement Mauricio Pochettino, c’est la perméabilité défensive de son équipe, qui concède énormément de situations. Beaucoup trop pour un candidat potentiel à la victoire finale en Ligue des champions.
Une poignée de minutes cohérentes
La plupart du temps, notamment en première période, Monaco n’a eu aucun mal à progresser dans la moitié de terrain parisienne pour apporter le danger. Les Monégasques n’ont d’ailleurs pas démérité dans l’ensemble, même s'ils ont perdu de leur vigueur en seconde période. Ils ont surtout commis trop de maladresses défensives dont s’est abondamment nourri le PSG pour l’emporter (2-0) sans convaincre. A voir le visage de Mauricio Pochettino dans sa zone technique, tantôt agacé, tantôt désabusé, il ne paraît pas incongru d’imaginer que le contenu du match soulève plus de questions qu’il n’en a balayé, dans son esprit, lui qui espérait voir son équipe réaliser 90 minutes pleines. Encore raté.
Le technicien argentin va devoir se contenter d'une poignée de minutes cohérentes dans le néant collectif proposé par le PSG, avec cette impression tenace que l'équipe navigue à vue, sans cap. D'un point de vue comptable, en revanche, la soirée est parfaite. Rennes ayant trébuché plus tôt dans la journée, le club de la capitale possède treize points d'avance sur son dauphin, l'OM. Quant à l'AS Monaco, le club de la Principauté manque l'occasion d'intégrer le top 5.