PSG-OM: Rabiot capitaine, Greenwood sur le banc... Les choix forts de Roberto De Zerbi à la loupe

La logique a été respectée. Le choc entre le PSG, large leader de la Ligue 1, et son lointain dauphin marseillais a accouché ce dimanche d'un résultat conforme à la hiérarchie de cette saison écrasée par les Parisiens, avec une victoire tranquille du club de la capitale (3-1). Mais ce Classique a tout de même été le théâtre de quelques choix forts de l'entraîneur de l'OM Roberto De Zerbi. RMC Sport revient sur les partis pris du technicien italien.
Rabiot capitaine, un symbole fort pour l’OM
C’était la petite surprise de la feuille de match. Adrien Rabiot a donc hérité du brassard de capitaine pour son retour au Parc des Princes avec le maillot de l’OM. Le milieu de terrain marseillais se savait très attendu. Les autorités, la LFP, mais aussi les deux clubs craignaient, au-delà de l’accueil hostile et des habituels sifflets, des débordements, des messages et des chants insultants. Cela n’a pas manqué, avec plusieurs messages à caractère injurieux assénés dans des chansons ou sur des banderoles.
Dans ce contexte malheureusement prévisible, nommer Rabiot capitaine était un message fort de soutien envers l’ancien Parisien, désormais adopté et épanoui à l’OM. Roberto De Zerbi en a parlé à ses leaders, en premier lieu au principal intéressé et à Leonardo Balerdi, qui a cédé volontiers son brassard à son coéquipier. Valentin Rongier avait déclaré que l’OM serait une famille et que tout le monde montait avec Rabiot pour faire bloc. Ce choix surprise devait donc symboliser la solidarité autour de Rabiot, pour ce rendez-vous particulier.
"Le fait qu’il ait accepté voire même été séduit par cette idée montre son attachement à l’OM et sa force de caractère", confie-t-on au sein du club olympien.
Kondogbia au milieu, RDZ a dû s’adapter
Dès que le forfait de Pierre-Emile Hojbjerg a été entériné, Roberto De Zerbi avait travaillé la semaine dernière une association entre Valentin Rongier et Ismaël Bennacer au milieu de terrain. C’était encore le cas vendredi sur la pelouse de l’Orange Vélodrome, lors de la séance ouverte en intégralité aux médias et à des supporteurs. L’international algérien préparait alors sa rencontre, déterminé à vivre son premier PSG-OM. Une pointe ressentie derrière la cuisse en a décidé autrement, et RDZ a dû s’adapter.
Par déduction, le choix de Geoffrey Kondogbia s’imposait. L’entraîneur italien aime la liberté offensive dont dispose Rabiot un cran plus haut et il ne souhaitait pas le faire reculer aux côtés de Rongier. Bilal Nadir non plus, car le coach de l’OM voulait profiter de sa qualité technique en remplacement de Mason Greenwood (voire par la suite). De Zerbi, qui estime que Derek Cornelius n’a pas démérité ces derniers temps avant d’être coupé dans son élan par deux matchs de suspension, a donc choisi le défenseur canadien pour évoluer axe gauche. Ce qui a permis à Kondogbia de retrouver son poste de formation, pour tenter d’amener son volume de jeu, son impact physique et son expérience face au milieu de terrain réputé du PSG.
Greenwood sur le banc, De Zerbi fidèle à ses principes...
Roberto De Zerbi a une ligne de conduite et il s’y tient: peu importe le prestige du match ou le nom du joueur concerné, un homme en méforme ou qui manque d’implication ne débutera pas une rencontre. Mason Greenwood n'a pas échappé à cette règle de base du management de l’entraîneur italien. Au cours de la saison, RDZ avait relégué sur le banc des joueurs comme Brassier, Koné, Rowe, Wahi et dans une moindre mesure Merlin pour ces mêmes raisons. Il avait d’ailleurs déjà cité le nom de Greenwood, à l’automne, quand il s’agissait de réclamer chez tous les Olympiens un investissement sans faille et un vrai mental de compétiteur.
La relation De Zerbi–Greenwood reste bonne, affirme le coach de l’OM. Il répète avoir été le premier à le vouloir cet été, et qu’il n’est jamais le dernier à le prendre dans ses bras tous les matins avant une séance. Mais au sein du club, la nonchalance et le manque d’efforts de l’Anglais ont provoqué agacement et impatience et les dirigeants de l’OM sont totalement en phase avec la gestion de Greenwood par De Zerbi.
... et en attente d'une réaction après la trêve
Greenwood sur le banc au Parc des Princes… Beaucoup imaginaient pourtant qu’il serait difficile, pour l’OM, de se passer du deuxième meilleur buteur du championnat face au PSG, et dans un match que De Zerbi avait coché de longue date, car il devait servir à son équipe pour montrer ses progrès et s’étalonner face à un cador européen. Le technicien italien a estimé que l'Anglais n’était pas assez en forme pour répondre aux efforts demandés, sur un match à haute intensité face au PSG, notamment sur le plan défensif. Le N°10 de l’OM avait déjà été sorti à la pause lors du match aller contre Paris, il est cette fois entré à une demi-heure de la fin du match.
Ces épisodes et son irrégularité interrogent sur la suite qui sera donnée à l’aventure olympienne du joueur, car les dirigeants ne sont pas du genre à prendre des gants quand un élément est accusé de ne pas faire assez d’efforts. La trêve est plus que jamais la bienvenue pour permettre au joueur de se remettre en question et à l’OM de le relancer, car Marseille aura probablement besoin d'un bon Greenwood pour conserver sa deuxième place. Cette pause internationale doit aussi permettre à l’OM de remettre sur pied des joueurs comme Bennacer, Moumbagna et Murillo pour régénérer encore plus, à l’approche du sprint final, cet effectif marseillais.