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Quelles solutions après le fiasco du VAR lors de Rennes-OL? Les propositions de l’After sur l’arbitrage

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La décision du VAR et de l’arbitre central de ne pas expulser le Rennais Antony Rouault, dimanche lors de Rennes-OL (3-1), pour une semelle sur Khalis Merah relance le débat sur l’arbitrage en France. L’After Foot pointe du doigt un problème de communication majeur et propose une solution pour accorder le corps arbitral.

Après la colère, la surprise. La diffusion, lundi, du défriefing de la direction technique de l’arbitrage des décisions autour du match de Rennes-OL (3-1) suscite une vague d’incompréhension et de moqueries contre l’arbitre VAR, Stéphanie Frappart. Dans la discussion entretenue avec l’arbitre central M.Buquet, Mme Frappart confie ne rien trouver à redire sur une intervention dangereuse du Rennais Anthony Rouault sur la jambe du Lyonnais Khalis Merah.

Jean Louis Tourre conseille l’arbitrage français avec des solutions révolutionnaires  – 15/09
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Un arbitre avec son propre staff même à la VAR

"Pour moi c'est bon. C'est haut mais pour moi ça reste pas, ça glisse. C'est bon pour moi", lance la meilleure arbitre du monde féminine en 2019 et 2020 après une analyse aussi brève que surprenante. M.Buquet a suivi son avis, sans même avoir été appelé à se faire un avis en revisionnant les images, et n’a pas sanctionné Rouault. Une erreur déplorée par la DTA et largement critiquée sur les réseaux sociaux.

Lundi soir, l’After Foot a proposé quelques solutions pour fluidifier la relation entre le VAR et le terrain. "Les échanges qu’on a entendus montrent que ce n’est pas fluide entre M.Buquet et Mme Frappart", constate le journaliste Jean-Louis Tourre. "Manque de fluidité, manque d’alignement sur les décisions. M.Buquet est passé en zone d’interview mais a dit: ‘Je ne peux pas parler, je n’ai pas le droit’. Je me suis alors dit: le vrai souci, c’est qu’il ne peut pas venir expliquer ses choix parce qu’il ne va pas avoir envie d’assumer les interprétations d’un autre arbitre à la VAR, en l’occurrence Mme Frappart."

"Arbitre central et VAR, ce n’est pas le même métier"

Il propose alors un changement qui pourrait remédier à une grande partie du problème. "Il faut arrêter de mettre à la VAR un arbitre central qui peut arbitrer d’autres matchs au centre", explique-t-il. "Il faut changer le logiciel et fonctionner avec un arbitre central qui aurait son staff, comme un coach avec ses adjoints. Et on applique, - ce qu’il se passe déjà avec les assistants -, la même chose avec les arbitres VAR. On aurait une équipe de quatre sur les matchs: l’arbitre central, les deux assistants et un arbitre VAR, qui ne serait pas un autre arbitre central."

Selon Jean-Louis Tourre, le fonctionnement actuel avec deux numéros 1 sur le terrain et en charge des analyses-vidéo est un non-sens. "C’est comme si on avait Luis Enrique qui bossait toute la semaine avec son staff et sur le match, on lui met De Zerbi en adjoint, qui choisirait les changements. Il y a forcément un truc qui ne va pas."

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"Si tu fais ça (un staff avec un arbitre VAR dédié), tu as une meilleure connaissance entre l’arbitre central et l’arbitre VAR, qui serait un spécialiste", assure encore Jean-Louis Tourre. "Pour moi arbitre central et VAR, ce n’est pas le même métier parce qu’il faut être capable de décrypter les ralentis. Là, tu aurais une connexion entre les deux, tu connais la sensibilité de l’arbitre du centre, qu’il va bien aimer une image en plus parce qu’il arbitre de telle façon."

Cette approche aurait pour mérite de ne pas mettre en concurrence deux arbitres centraux dont les inimitiés potentielles ou la concurrence pourraient impacter le sort d’un match. "Je ne dis pas que M.Buquet et Mme Frappart ne s’apprécient pas mais au moins tu enlèves le doute qu’il peut y avoir", ajoute Jean-Louis Tourre qui s’interroge aussi sur les bienfaits (ou plutôt méfaits) de la grande transparence de la DTA, dont la diffusion des audios met en lumière les erreurs de ses troupes. "C’est une très mauvaise idée de diffuser les discussions avec le VAR. Tu vois qu’il n’y a aucun échange", conclut-il.

Un arbitre ancien joueur au VAR?

Kevin Diaz valide l’idée et propose, lui, de placer au VAR des anciens joueurs, plus sensibles à certains gestes. "Il y a de plus en plus d’arbitres anciens joueurs et eux pourraient commencer à aider les arbitres en formation, à apprendre ce genre de situation. Être arbitre, c’est un métier mais pour analyser des images, quand elle dit "ça glisse", c’est qu’elle n’a jamais pris quatre crampons alu sur le tibia. Si le pied glisse, c’est même pire: si quatre crampons alu te glissent sur le tibia, ça fait 200 fois plus mal que juste un coup. C’est fou qu’elle dise ça."

Daniel Riolo, lui, milite pour une autre approche, qu’il défend depuis plusieurs semaines: la fin des exclusions directes. "Ma solution est la meilleure, ils arrêtent de donner les cartons rouges, sauf cas extrême", a-t-il lancé dimanche. "Rouault, je ne donne pas rouge, Morton, je ne donne pas, au Lorientais (Darlin Yongwa, exclu face à l’OM pour avoir ceinturé Amir Murillo dans la surface), je ne donne pas. J’en donne très peu. Aït-Boudlal (exclu face à l’OM pour une semelle sur Murillo), non, jamais de la vie. Le joueur (Murillo) est resté sur le terrain, il n’a pas été blessé. Pourquoi tu fais sortir un mec qui ne sera plus sur le terrain? Le mec a fait une faute, tu lui donnes un jaune, pas de rouge direct, ça n’existe plus. S’il refait une faite, il prendra son rouge."

NC