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Rennes: "Genesio est quelqu'un d'exceptionnel", assure Bourigeaud

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Benjamin Bourigeaud, cadre de l'équipe rennaise, s'est confié à RMC Sport avant le derby contre Brest en Ligue 1. Au club depuis 2017, il est le plus ancien de l'effectif avec Hamari Traoré. Le milieu aborde la mauvaise passe rennaise, les performances, Bruno Genesio ou encore son statut et son avenir à 18 mois de la fin de son contrat.

Benjamin, le Stade Rennais est dans une très mauvaise série de 4 défaites sur les 5 derniers matchs et n'a pas joué depuis presque 15 jours et ce revers à Clermont qui a fait tâche. Avez-vous ruminé pendant cette coupure forcée?

Non, ces dix jours ont servi d'abord à se recentrer sur nous-même. C'est sûr que cette défaite nous a fait mal au crâne mais aujourd'hui on a plutôt envie de positiver car on n'oublie pas qu'il y a un mois et demi on faisait de très bonnes choses ensemble. On a vraiment fait dix jours de travail, de concentration et de fraîcheur mentale.

Votre entraineur Bruno Genesio et Florian Maurice ont poussé une grosse soufflante après le match à Clermont pour vous rappeler les objectifs du club. Etait-elle nécessaire?

Forcément! C'est normal qu'on se fasse réprimander. C'est nous qui sommes sur le terrain et on n'a pas fait ce qu'il fallait pour gagner ce match. On essaie maintenant de repartir de l'avant par le travail acharné qu'on fait à l'entrainement et pour reproduire ce qu'on fait dans les séances le week-end.

"A nous de retrouver cette folie, ce plaisir de jouer pour les autres"

Au coeur de l'automne, vous disiez ne jamais avoir vu le Stade Rennais aussi bien jouer depuis que vous êtes au club. Comment on passe de ce Rennes flamboyant à celui de janvier?

Ce sont les aléas d'une saison. Il y a eu une petite perte de confiance quand les résultats ont été moins bons. On a beaucoup de jeunes. On n'a pas su montrer assez de caractère dans ces moments. On a oublié ce qu'on faisait avant. Des choses simples pourtant. On faisait les choses ensemble avec un état d'esprit irréprochable.

On était des chiens sur le terrain et surtout on était efficace. On est passé du tout au tout. C'est pour ça que cette semaine on insiste vraiment sur positiver. On revoit des images de cette période d'invincibilité, de ce qu'on faisait. Ce n'est pas du jour au lendemain qu'on ne sait plus jouer au foot. C'est juste un aspect psychologique. A nous de reprendre le dessus. On a la chance en plus d'être encore dans le coup pour nos objectifs.

Vous étiez en surrégime dans cette période avec une réussite insolente?

La réussite on la provoque. On avait surtout un état d'esprit incroyable. On sentait que rien ne pouvait nous arriver. On était solide, solidaire même dans les matchs compliqués. Il ne faut penser qu'à retrouver cette fraicheur, cette folie, ce plaisir de jouer les uns pour les autres.

La course à l'Europe est très serrée. Comme jamais. Lyon par exemple vient de revenir dans la course. Il n'y aura pas de la place pour tout le monde. Est-ce que votre objectif d'être encore européen est toujours atteignable?

C'est l'objectif du club. On se doit de se donner les moyens d'aller remplir ces objectifs. Cela fait cinq ans que je suis ici et cela fait trois ans que le club parle de se qualifier pour une Coupe d'Europe chaque année. On n'est pas inquiet. On est des compétiteurs. On a envie de donner tout pour le club. Ce qu'on veut c'est gagner et le point on le fera à la fin de saison. Si on retrouve ce qu'il faut pour avoir le même rendement qu'à l'automne, on sera là.

Rennes est aussi en 8e de finale de cette nouvelle Europa Conference League. Vous avez une idée derrière la tête dans cette compétition?

Vivre une aventure humaine exceptionnelle voilà ce qu'on veut. Je l'ai déjà vécu ici en Europa League. C'est du plaisir, des gros matchs à jouer et on verra où çà nous mènera. On donnera le maximum dans cette compétition.

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"Bruno Genesio un entraineur exceptionnel sur le plan humain et ultra exigeant"

Vous êtes arrivé à Rennes avec Christian Gourcuff. Vous avez ensuite connu Lamouchi, Stephan et aujourd'hui Bruno Genesio. Un entraineur parfois encensé, aussi critiqué. Quel entraineur est-il?

C'est un entraineur d'une simplicité exceptionnelle. Sur le plan humain, c'est quelqu'un d'exceptionnel qui est proche de ses joueurs et nous considère un peu comme ses enfants. Mais il est aussi ultra exigeant dans le travail, dans l'efficacité pour tout ce qu'on fait.

C'est un coach qui sait ce qu'il veut, qui a des ambitions et qui sait pourquoi il est venu ici. L'objectif du club lui a été donné et la seule chose qu'il veut, c'est réussir. Il essaie de nous emmener un maximum la semaine et le week-end pour avoir des résultats. A côté, c'est quelqu'un qui a le sourire et qui amène avec cette exigence la joie de vivre dans le travail.

B. Génésio
B. Génésio © Iconsport

Benjamin, vous avez passé la barre des 200 matchs avec Rennes depuis votre arrivée à l'été 2017 (NDLR: 202 matchs exactement). Cela représente quoi?

J'ai beaucoup de fierté et d'émotions. Il y a beaucoup de bons souvenirs, des souvenirs exceptionnels même avec mon premier titre la Coupe de France 2019, cette aventure en Coupe d'Europe, des saisons pleines. J'ai enchainé pas mal de matchs. Il y a une saison où je fais 50 matchs (52 matchs en 2018-2019) ce qui montre que je n'ai pas de pépins physiques.

Je continue ma progression en vivant des matchs de Coupe d'Europe comme Séville, Chelsea dans un club où je me sens bien sans griller les étapes. Je sens que j'ai plus de maturité aussi dans mon jeu. Je suis très content d'être encore ici et j'espère vivre encore de grandes émotions. J'ai le même plaisir et la même insouciance que quand je suis arrivé.

"Je suis content d'avoir cette reconnaissance"

On vous citait récemment à l'antenne dans l'After Foot comme titulaire de l'équipe des "valeurs sûres de la Ligue 1", "les tauliers du championnat" hors stars internationales? Qu'est-ce que cela vous évoque?

C'est flatteur pour le travail que je fais au quotidien. Le haut niveau c'est la régularité, j'essaie de l'être le plus possible. J'essaie toujours de tout donner sur un terrain. Ce sont mes valeurs, mon éducation. J'ai fait des sacrifices. Cela n'a pas toujours été facile. Je suis content d'avoir cette reconnaissance-là. J'espère continuer et franchir encore des étapes. Je ne suis pas au bout de ma carrière.

Il vous manque quoi pour monter plus haut?

(Rires) Il me manque quoi... Beaucoup de choses. J'essaie d'être le plus performant possible on verra ce que ça donne pour la suite. Dans beaucoup de domaines, je peux encore faire mieux et progresser et je me donne les moyens de le faire.

Vous êtes l'âme de cette équipe rennaise, celui dans lequel les supporteurs se reconnaissent. Vous préferez lequel de vos deux surnoms: le Ch'ti breton ou le Beckham Ch'ti?

(Rires) je n'ai pas de préférence. Le Ch'ti breton c'est le lieu de naissance et le lieu d'adoption vu que je n'ai fait que deux clubs. J'aime bien. Le Beckham Ch'ti... Le fait d'avoir marqué quelques coups francs, d'avoir une bonne qualité de pied droit comme Beckham oui. Mais c'est un peu trop. Faut quand même respecter David Beckham! C'est flatteur car c'est un joueur que j'ai beaucoup admiré.

B. Bourigeaud
B. Bourigeaud © Iconsport

"Vivre une expérience à l'étranger, j'ai toujours eu cette envie"

Vous avez 28 ans. Cela fera 5 ans que vous êtes à Rennes à la fin de la saison (sous contrat jusqu'en 2023). Vous avez envie de quoi pour la suite?

Toujours prendre du plaisir. Le foot c'est ma passion qui est devenue mon métier. Prendre un maximum de plaisir sur le terrain avec mes coéquipiers. J'espère le meilleur pour la suite. Avant, on a une fin de saison à jouer. Beaucoup de choses à aller chercher. On verra ce que nous réserve l'avenir.

Vous avez envie de vivre une expérience à l'étranger?

Oui forcément. On verra si c'est le moment venu. C'est un souhait depuis le début de ma carrière. J'ai toujours eu cette envie. On verra ce qui se présente à moi et ce sera à moi de faire le meilleur choix pour continuer ma progression et prendre toujours du plaisir sur le terrain. La passion passera en premier.

Propos recueillis par Xavier Grimault