Rennes: pourquoi Habib Beye a interdit à ses joueurs de parler après le match face à Lens

En zone mixte aussi, les Lensois étaient chez eux, dimanche à Rennes. Comme sur le terrain où ils ont étalé leur supériorité malgré leur infériorité numérique pendant plus de 90 minutes, les visiteurs furent les seuls à se montrer face à la presse après leur nul (0-0) très consistant. Mamadou Sangaré, Robin Risser et Florian Thauvin se sont ainsi arrêtés pour s’exprimer pendant que certains de leurs adversaires passaient dans leur dos sans s’arrêter. Pour une raison simple: ils avaient reçu la consigne de leur entraîneur de ne pas s’exprimer.
"Je ne veux surtout pas entendre les discours policés que l'on peut avoir après ce genre de match"
"Le coach a pris la décision qu'aucun joueur ne prendra la parole après ce match", avait prévenu la communication du club quelques instants plus tôt. Habib Beye a d’ailleurs confirmé avoir invité ses joueurs à rester muets. Dans un souci d’endosser seul la responsabilité de ce nouveau résultat très décevant, une semaine après le match nul dans le derby de l’Ouest à Nantes (2-2) après avoir mené 0-2 à la mi-temps.
S’il assure ne pas s’inquiéter du contenu très faible présenté par ses troupes, il en assume les raisons. "Il n'y aura pas de joueurs en zone mixte car je leur ai dit que j'assume ce qu'il vient de se passer et je ne veux surtout pas entendre les discours policés que l'on peut avoir après ce genre de match et leur frustration", a argumenté l’entraîneur rennais. "Il y a eu énormément de déchet technique, dans plusieurs endroits sur le terrain. Ce point est miraculeux car on aurait pu en prendre deux ou trois (buts), et l'analyse aurait été bien différente. Il faut être bien plus en charge de ce que l'on a à faire collectivement."
L’ancien défenseur de l’OM assure par ailleurs comprendre les sifflets réservés par le public au coup de sifflet final. Les joueurs bretons ont hésité à saluer le kop rennais après la rencontre en restant dans le rond central avant de regagner les vestiaires, faisant redoubler les protestations. Une banderole amère avait déjà émergé en début de match pour déplorer l’apathie de l’équipe chez le voisin nantais: "Derby gâché par une deuxième mi-temps à chier, on veut des guerriers sur la durée".
"Les spectateurs ont tous les droits", a confié Habib Beye. "Ils payent leur place et ils ont le droit de ne pas être contents du spectacle proposé. Nos supporters font vivre le club et ils ont le droit de manifester. Cela ne me dérange pas. On doit être capables d'avoir plus de personnalité dans ce contexte-là."